L'élu à l'Assemblée des représentants du peuple et membre d'Ennahdha, Abdelatif Mekki, a ouvertement critiqué l'ordre établi actuellement au sein du mouvement. L'ancien ministre de la Santé, qui a étalé ses divergences avec le président du mouvement épingle, implicitement, une forme d'hégémonie au sein du parti. « Un parti comme Ennahdha devra être géré par un bureau politique ou exécutif, a estimé Abdelatif Mekki. Intervenu, mardi, sur les ondes de Shems Fm, l'ancien ministre de la Santé a affirmé que le mouvement Ennahdha doit s'atteler aux grandes réformes et à la refondation notamment après la mue entamée au 10ème congrès du parti. En niant tout conflit l'opposant au président du mouvement Ennahdha, l'élu au sein de l'ARP a souligné que les divergences traduisent une tendance démocratique au sein d'Ennahdha, qui brasse plusieurs sensibilités. L'ancien ministre de la Santé a jugé positive la réforme liée à l'introduction d'un bureau exécutif ou politique dont la concrétisation contrebalancerait le poids du Conseil de la Choura, autorité suprême d'Ennahdha. Abdellatik Mekki, à qui on prête une ambition dévorante, a dit attendre les réformes promises par le président Rached Ghannouchi. Déléguer la gestion à un bureau politique ne contesterait ni le leadership exercé par le président ni sa perte d'influence, a fait remarquer l'ancien ministre, dont les derniers déboires ont laissé place à une véritable foire d'empoigne au sein du parti islamiste. L'élu a écarté toute idée de démission précisant qu'il a choisi de faire bouger les lignes de l'intérieur.