• Le mouvement fait peau neuve, en prévision de son prochain congrès • Rached Ghannouchi se désiste Ennahdha persiste et signe, en scrutant l'avenir, en prévision de nouveaux acquis. En effet, non content d'avoir survolé les dernières élections et pris une position dominante au sein du gouvernement, ce mouvement semble déterminé à aller encore plus loin. Et cela en se lançant, d'ores et déjà, dans un programme audacieux visant à assurer la pérennité et le maximum de longévité au mouvement sur la scène politique nationale. Un avant-goût du congrès Pour le prouver, Ennahdha vient d'opérer des changements partiels, mais stratégiques, au sein de son actuel bureau exécutif, avec l'élection de M. Fethi Ayadi à la tête du comité constitutif, en remplacement de M. Ali Laâraïedh, devenu ministre de l'Intérieur. En même temps, M. Riadh Cheïbi a été élu président de la commission chargée des préparatifs du prochain congrès du mouvement en remplacement de l'actuel ministre de la Santé, M. Abdellatif Mekki. Dans la foulée, le rajeunissement des membres du bureau exécutif a été décidé, en donnant leur chance à la nouvelle vague des Nahdhaouis qui montent, après avoir fait leurs preuves au sein des bureaux régionaux. L'objectif étant d'insuffler un sang nouveau à une direction de plus en plus vieillissante et sans doute lourdement affectée par des décennies de prison et d'exil. Par ailleurs, l'intérêt a été porté, ces derniers jours, sur les différentes structures de base du mouvement, dans la perspective de conférer davantage d'efficacité et de mordant aux bureaux régionaux et locaux qui représentent l'épine dorsale d'Ennahdha et sa principale force de frappe. Sur un autre plan, la tendance semble être désormais à la désescalade au sein de ce mouvement, qui a été quelque peu secoué récemment par des divergences de vues entre ses hommes à propos de questions politiques et sociales d'actualité autour desquelles la sagesse a fini par prévaloir. C'est que les différentes structures d'Ennahdha, à la faveur d'un élan de solidarité, sont fermement décidées à réussir leur prochain congrès prévu fin juin 2012. Un rendez-vous d'une extrême importance, à leurs yeux, et cela pour au moins deux raisons : – Primo : ce congrès devra sceller la percée d'une nouvelle race de Nahdhaouis appelés à assurer la relève et à baliser la voie de l'avenir. – Secundo : il aura la lourde tâche de préparer la participation du mouvement aux prochaines élections législatives et municipales. Rached Ghannouchi «out» Et Rached Ghannouchi dans tout cela ? Eh bien, c'est officiel : il ne fera pas partie de la prochaine équipe dirigeante d'Ennahdha, après avoir manifesté le désir de continuer de servir le mouvement à partir de sa retraite de «penseur» et de «guide spirituel». Nulle doute que «le Cheikh», figure légendaire d'Ennahdha, sera honoré lors du prochain congrès qui sera le premier à se tenir en Tunisie depuis 1998, les précédents congrès ayant été organisés dans la clandestinité à l'étranger, en raison de la répression d'un certain Zaba !