Un certain nombre de personnes membres de Nidaa Tounes à tous les niveaux n'ont eu de cesse, ces derniers jours, de répéter à qui veut les entendre, que Youssef Chahed ferait des merveilles à la tête de l'instance politique de Nidaa Tounes. Ces personnes en sont arrivées à arpenter les couloirs des studios des radios de toutes les régions, pour « vendre » cette idée à l'opinion publique. Mais, en face, Chahed et certaines personnes de bonne volonté ne semblent pas emballés par une telle option, dans la mesure où la présidence de l'instance politique du parti allait biaiser le travail du chef de Chahed à la tête du gouvernement, dans ce sens où elle va accaparer une bonne partie de son temps et de son énergie, mais aussi, dans le sens où elle va avoir comme première conséquence,, l'extravasation des problèmes et des luttes intestines qui secouent le parti, vers l'équipe gouvernementale, dont, comme chacun le sait, une bonne partie est issue de ce parti en déperdition. Ce à quoi, les défenseurs de l'idée répondent sans vouloir désarmer, qu'ils font confiance à Youssef Chahed, qui saura, selon eux, faire la part des choses, et concilier entre ces deux missions. Au risque de paraitre aux yeux de tout le monde comme des entêtés qui, pour tenter de sauver le parti, qualifié par certains de « mort vivant », sont prêts à sacrifier tout le pays, en hypothéquant les chances de ce qui a été jugé comme étant le gouvernement de la dernière chance. Quant à Youssed Chahed, il a déclaré, au début, être plutôt, intéressé par ses obligations à la tête du gouvernement, quoique, la pression ne baissant point, il ne serait pas étonnant qu'il fléchisse et accepte la présidence de l'instance politique de Nidaa Tounes. Et puis, Chahed doit avoir ses raisons, pour refuser cette proposition, car il doit savoir que de telles « désignations » pourraient bien signifier pour lui, en quelque sorte, une « voie de garage », dans laquelle on voudrait l'engager en prévision de lui retirer la présidence du gouvernement. Car des propositions pareilles, surtout, émanant des hautes sphères de Carthage, l'histoire a montré qu'elles ont été utilisées comme « lot de consolation » pour certains hauts responsables qu'on avait décidé de « remercier ». Alors, en définitive, est-ce que le jeune Chahed aura suffisamment de cran et d'audace pour opposer le véto devant ses « ainés » ? Ou finira-t-il par se résigner, et accepter les décisions prises ou en voie d'être prises « en haut lieu » ? Nous en saurons un peu plus, dès ce soir, suite à son intervention médiatique tant attendue !