L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a affirmé que la première réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) tenue, hier jeudi, est « contraire aux dispositions de la Constitution et de la loi ». »Cette réunion n'a pas été convoquée par le président de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire et s'est tenue sans parachever la composition du conseil », a expliqué l'AMT dans une déclaration rendue publique vendredi. Les décisions issues de la réunion sont « une tentative de manipulation pour cacher les dérives entachant le processus d'installation du CSM », soutient l'AMT. Dans sa déclaration, l'association a imputé le retard dans l'installation du conseil de la magistrature au chef du gouvernement ainsi qu'au ministre de la Justice pour avoir donné une couverture politique aux agissements suspects de certains membres du conseil et tardé à valider les propositions de candidatures avancées par l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire. Imed Khaskhoussi, membre du CSM (représentant le corps des huissiers de justice) a fait, quant à lui, état de l'absence de quorum lors de la réunion du CSM, hier, vu que 21 membres seulement y ont pris part. Ils ne représentent pas la moitié des membres du Conseil, or le Conseil se réunit en présence des deux tiers de ses membres, a-t-il souligné à la TAP. Vingt-et-un membres du CSM, représentant les différentes catégories de magistrats, du corps d'avocats et des huissiers de justice se sont réunis, jeudi, pour la première fois au Bardo pour définir une position commune en vue de combler les postes vacants. A l'issue de la réunion, le juge financier Mohamed Hédi Zeramdini a été élu, président du Conseil, a indiqué à la TAP le juge Ahmed Souab, lui même nommé porte-parole du conseil.