Le directeur général de l'institut national des statistiques, Hedi Saïdi, qui est, il n'est de secret pour personne, proche d'une certaine tendance politique dans le pays, a eu le courage d'affronter, ce mardi, les représentants du peuple, de les regarder bien dans le blanc de l'œil, et d'annoncer solennellement, que la pauvreté a nettement reculé en Tunisie, depuis 2010. Et que le peuple tunisien est, désormais plus riche et plus prospère qu'il ne l'était en 2010. Oui ! Comme çà ! Avec toute l'audace qu'il fallait pour sortir de sa bouche une telle insulte à l'intelligence du tunisien ! Et ce directeur général a, même, eu la force d'argumenter sa grossière annone avec des chiffres qui, somme toute, ne signifient rien du tout, sauf qu'on est en train de blanchir une période sombre, et de redorer le blason rouillé d'une certaine classe politique qui ne sait plus à quel saint se vouer, surtout en cette veille d'échéance électorale, et qui a trouvé l'idée de réactiver ses cellules dont elle avait truffé les rouages de l'Etat pour dire n'importe quoi. Car, et ce n'est pas faute d'avoir cherché, on ne voit, vraiment, pas ce qui a pu faire croire à Si Saïdi que le tunisien est devenu plus riche ou qu'il nage dans la fortune, si ce n'est, à la rigueur, qu'il soit arrivé à cette conclusion en regardant ses propres relevés bancaires, ou encore, en énumérant les nombreux avantages en nature qu'il doit percevoir par la grâce de ceux qui l'avaient nommé à son poste. Il prétend, même, que le nombre de pauvres en Tunisie a diminué du quart, en passant de plus de 20% de la population en 2010, à 15% en 2016, par la grâce et la sagesse des dirigeants dont le bon Dieu a gratifié ce petit pays. Non, mais... ! Ne serait-il pas en train de regarder les chiffres de Dubaï ou du sultanat de Brunei ? Et puis quoi, encore ? Il vit en Tunisie, ce monsieur, ou quoi ? Et il avance qu'il s'est basé dans son raisonnement, sur les sommes dépensées en moyenne par les ménages en Tunisie, et qui ont explosé, ces dernières années, pour prétendre que le tunisien dépense plus, donc, qu'il est plus riche !!! Alors que personne ne peut nier la réalité aveuglante de la pauvreté et de l'appauvrissement rampant qui ne cesse d'ensevelir la majorité des tunisiens. Comme personne ne peut ignorer que même si le tunisien est en train de dépenser le double de ce qu'il dépensait en 2010, il n'arrive même pas à atteindre la moitié de son niveau de vie d'alors. Ce monsieur ne sait-il pas qu'on ne calcule pas la pauvreté de cette façon, bien à lui, et inspirée des sombres desseins de ses mentors ? Ne sait-il pas qu'il y a un seuil de pauvreté à calculer, et que ce seuil se calcule sur la base du coût de la vie, et sur les prix de certains produits de base ? Ne sait-il pas que ce seuil se calcule, normalement sur la base du dollar ou d'une autre devise internationale, et non pas sur celle du dinar tunisien qui ne signifie plus rien du tout ? Ou alors est-ce qu'il aurait peur qu'on découvre, en calculant en dollars, que la majorité des tunisiens n'ont plus les moyens de subsister ? Car si un tunisien qui gagnait dix dinars par jours en 2010, empochait de ce fait, près de 10 dollars, et qu'actuellement, ce même tunisien aurait l'équivalent de moins de cinq dollars ? Ce type ne sait-il pas que les dépenses des ménages, même si elles ont doublé, ne suffisent pas à contrer la flambée des prix engendrée par la politique de ses donneurs d'ordres ? Par ailleurs, cet as des chiffres ose nous avancer comme autre preuve que nous sommes plus riches, la somme totale de la masse salariale (rien que pour le secteur public) qui serait passée de 6,5 milliards de dinars en 2010, à 13,7 en 2016. Est-ce qu'il va prétendre que nous touchons plus du double de nos salaires de 2010 ? Mais où est-ce qu'il vit ce type ? Ne sait-il pas que cette masse salariale a doublé à cause du recrutement des milliers de repris de justice partisans de ses donneurs d'ordres, et à cause de la soi-disant régularisation de leurs situations ? Non... Mais !… Pour qui il nous prend ce monsieur ? Pour moins que rien ? Mais, en réalité, ce n'est certainement pas lui qu'i faudrait blâmer... Mais plutôt, ces honorables députés, soi-disant, représentants du peuple, qui ont écouté ses sérénades, d'une seule oreille (dans le meilleur des cas), et qui ont gobé ses histoires à dormir debout, et qui l'ont certainement, applaudi à la fin de sa « performance » ! Ci-après, un petit échantillon de la richesse et de la joie de vivre en Tunisie, selon le dictionnaire de certains: