Au moins 58 civils ont été tués et quelque 170 ont été blessés, dont des enfants, le corps saisi de convulsions et peinant à respirer sous leurs masques à oxygène, dans un raid aérien mené sur Khan Cheikhoun, un fief des terroristes du nord-ouest syrien. Washington a dénoncé avec force un «acte odieux du régime de Bachar al-Assad», d'autant plus «intolérable» qu'il a frappé «des innocents, y compris des femmes et des enfants», selon son porte-parole Sean Spicer. L'armée syrienne a «catégoriquement» démenti «avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun» mardi. Son commandement «souligne qu'il n'en a jamais utilisé, à aucun moment, à aucun endroit et ne le fera pas dans l'avenir», selon un communiqué militaire publié par l'agence officielle Sana. «Les groupes terroristes et ceux qui les soutiennent sont responsables d'avoir utilisé des substances chimiques et toxiques et d'avoir été négligents avec les vies de civils innocents», a-t-elle ajouté. Accuser le régime syrien d'avoir perpétré cette attaque est «une «calomnie», avait auparavant réagi Damas par la voix d'un haut responsable de ses services de sécurité. Les insurgés «tentent de remporter une (victoire) médiatique après avoir échoué à remporter (une victoire) sur le terrain», a-t-il déclaré sous le couvert de l'anonymat. L'opposition syrienne a la première accusé le «régime du criminel Bachar» al-Assad d'avoir perpétrée cette attaque, avec des «obus» contenant du «gaz toxique», et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à ouvrir une «enquête immédiate». L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie De Mistura a assuré que l'ONU chercherait à «clairement identifier les responsabilités» et à faire «rendre des comptes» aux auteurs de cette attaque «chimique aérienne». La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a elle aussi mis en cause Damas: «La principale responsabilité repose sur le régime parce qu'il a la responsabilité de protéger son peuple et non de l'attaquer». Le ministre britannique des affaires étrangères a, lui, déclaré «Cela a toutes les caractéristiques d'une attaque du régime qui a utilisé de façon répétée des armes chimiques, «Une enquête doit avoir lieu sur l'incident et les auteurs doivent rendre des comptes», a-t-il ajouté dans un communiqué. Le président français François Hollande a évoqué «la responsabilité» du président syrien Bachar al-Assad dans ce «massacre». Il a également pointé «la complicité» et «la responsabilité morale» des «alliés» du président syrien, en allusion à la Russie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé cette attaque «chimique [...] inhumaine» qui menace selon lui le processus de paix d'Astana entre Damas et les rebelles sous l'égide de la Russie et de l'Iran. «Il s'agit d'un crime contre l'humanité, qui doit être puni», a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé «la communauté internationale à respecter ses engagements de 2013 et retirer entièrement et définitivement ces armes horribles de Syrie».