En 10 ans, le dinar tunisien a perdu près de la moitié de sa valeur. En 2007, il a enregistré 1.4180 TD face au dollar, en 2007, il est à 2.35492 DT face à la même devise en 2017. Le déficit commercial actuel est de 2.5 milliards de dinars, il représente 2.1% du PIB. Il n'était qu'à 890 MDT, soit 1% du PIB en février 2016. Selon le dernier rapport de la Banque Centrale sur les évolutions monétaires et conjoncturelles :"L'accélération des importations conjuguée à une évolution assez faible des exportations, durant ladite période, a accentué le recours des banques à la Banque centrale pour l'achat de devises afin de couvrir les engagements extérieurs des agents économiques". Concernant les réserves en devises, le 10 avril 2017, elles sont de 12593.2 MDT soit 104 jours d'importation. Ce chiffre est en baisse de 5 jours d'importation en comparaison avec la même période de l'année dernière. En suivant les différents graphiques, nous découvrons que l'instabilité politique est intimement liée à la chute de la valeur du dinar et l'inflation qui est en train de hausser. A titre d'exemple, depuis la révolution, les pics de la chute du dinar étaient liés aux périodes de troubles à l'instar des deux assassinats politiques de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, mais aussi aux périodes de transitions d'un gouvernement à l'autre. A titre d'exemple, dans la période de mai 2016, un dollar valait 1.99105 DT, à cette période, les voix s'élevant contre le gouvernement Hbib Essid ont commencé à se faire entendre, et il a été remplacé par Youssef Chahed à la tête du gouvernement de l'Union Nationale. Pourtant, cette démarche n'a pas suffi et le dinar a poursuit sa chute. En 2014, dans la période qui a suivi l'établissement de la nouvelle constitution du pays, et la désignation de Mehdi Jomaa à la tête du gouvernement de technocrates, le dinar tunisien a pu résister au dollar. Le 19 mars 2014, il était de 1.57700 DT face au dollar, avant de commencer à chuter de nouveau pour atteindre des chiffres alarmants à partir de janvier 2015, pour avoisiner les 2DT pour un seul dollar. Cela coïncide avec l'investiture du président actuel, Béji Caied Essebsi. A partir de juillet 2016, il n'a pratiquement connu aucune période de stabilité et n'a pas cessé sa dégringolade.