Selon les chiffres de la BCT, les réserves de change ont baissé pour s'établir à 12.076,2 MDT à fin juin 2016, soit l'équivalent de 110 jours d'importations, contre 14.102 MDT et 128 jours à fin 2015. Selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), le déficit budgétaire s'est aggravé, durant les cinq premiers mois 2016 par rapport à la même période en 2015, soit 1.823 MDT contre 126 MDT. En cause, l'accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres. La même source indique que le financement de ce déficit a été assuré principalement par un recours intensif au financement intérieur. A fin mai 2016, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 19,9% contre une baisse de 1% au cours de la même période de l'année précédente. Une baisse due à l'accélération des dépenses de rémunération, soit +18,3% à fin mai 2016 contre +8,6% à fin mai 2015 et des interventions et transferts, soit +35,5% contre -29,6%. En ce qui concerne les dépenses de subvention, elles se sont établies à un niveau comparable à celui de 2015 et ont concerné exclusivement les produits de base et le transport. Les dépenses en capital ont enregistré une nette reprise, selon la BCT, grâce à l'accélération de l'exécution des projets d'investissement. Déficit courant Concernant les ressources propres de l'Etat, la BCT indique qu'elles ont sensiblement augmenté, passant de 0,4% pendant les cinq premiers mois 2014 à +8,5% à la même période en 2016 ; mais elles demeurent en deçà du taux de progression prévu dans la loi de finances, soit 12,4% pour l'ensemble de l'année. L'institution financière précise que cette évolution émane d'une hausse considérable et exceptionnelle des recettes non fiscales, traduite par la cession de la licence 4G. D'ailleurs, les recettes fiscales n'ont progressé que modérément, soit 1,4% en comparaison avec le taux de 11,4% prévu dans la loi de finances de 2016. En outre, le solde des opérations courantes s'est détérioré davantage, durant le premier semestre 2016. Le déficit courant a constitué 5,1% du PIB, à fin juin 2016, soit 4.682 MDT contre 4,6%, à fin juin 2015, soit 3.945 MDT. Une dégradation due principalement aux difficultés du secteur touristique, dont les recettes sont en régression par rapport à l'année précédente, passant de 1.246,4 MDT à 772,7 MDT. De même pour les revenus du travail qui ont reculé pour atteindre 1.672,1 MDT contre 1.814,5 MDT à la même période en 2015. Dépréciation Par ailleurs, les chiffres de la BCT démontrent une détérioration du solde général de la balance des paiements. Les réserves de change ont baissé pour s'établir à 12.076,2 MDT à fin juin 2016, soit l'équivalent de 110 jours d'importations, contre 14.102 MDT et 128 jours à fin 2015. La BCT affirme que la dépréciation du dinar vis-à-vis des principales devises a été la résultante de la baisse persistante des recettes en devises, amplifiant les pressions sur le taux de change. Ainsi, le dinar s'est déprécié en moyenne de 5,5% aussi bien face au dollar que vis-à-vis de l'euro, au premier semestre 2016 par rapport à la même période en 2015. D'un autre côté, l'activité économique semble progresser à un rythme positif, au deuxième trimestre 2016, malgré les difficultés du secteur extractif et la faible demande étrangère. Au niveau de la demande intérieure, la BCT affirme que la consommation des ménages a bénéficié des augmentations salariales et de l'augmentation des crédits ainsi que l'effet positif de la baisse de l'inflation et des taux d'intérêt. Les dépenses hors amortissement de la dette (consommation et investissements publics) se sont accélérées, à fin mai 2016, soit 24,9% contre 1,6% à fin mai 2015. Au niveau de la demande extérieure, sa stagnation risquerait d'affecter la performance des acteurs économiques tunisiens à l'export.