Tous les partis qui composent la scène (supposée) politique du parti, se ruent, depuis quelques semaines, sur les « restes » du RCD, et ce en prévision des prochaines, et imminentes, élections locales. Il s'agit de « restes » après que le mouvement Ennahdha se soit servi, le premier, dans les listes du RCD dissous, et ce, en récupérant tus ceux qui ont eu la présence d'esprit (et le culot) d'inverser leurs vestes, assez rapidement. Les autres ne s'en sont pas rendu compte, tout de suite, aveuglés qu'ils étaient par leur haine viscérale de tout ce qui touchait, de près ou de loin, au régime déchu. Mais une fois les premières élections de 2011 révélés, ils se sont, vite, rendus à l'évidence, qu'Ennahdha a, sous leur nez, si bien, su profiter de la « machine électorale » bien rôdée du RCD, notamment dans les régions. C'est dans ce sens que s'inscrivait, l'initiative de Béji Caïed Essebsi de créer Nidaa Tounes, avec le vœu, même pas caché, de récupérer le gros de cette machine, qu'il avait placé, à l'époque, sous le titre de « destouriens ». Mais, en voulant brasser large, et regrouper un maximum de « recrues », BCE se trouva à la tête d'un groupe tellement hétéroclite, que le sort qu'il a connu, par la suite étai des plus prévisibles. Et maintenant, que les échéances électorales pointent à l'horizon, tout le monde se rue pour récupérer les destouriens de tous bords ; parmi ceux désabusés par Nidaa, comme parmi ceux qui restent toujours en stand-by, attendant des jours meilleurs, comme parmi ceux qui désespèrent de pouvoir regrouper les destouriens sous le même étendard. Et la course devient effrénée. On chasse, et on pêche partout. On récupère tout et on s'en vante partout. Car le « truc » dans cette chasse au destourien, ce n'est pas, tant, les « têtes de liste » qu'on recrute, que les jeunes, dans les régions, que risque de drainer avec elle cette tête de liste. Donc, pour les appâter, on ne cesse plus d'étaler sur les médias et sur les réseaux sociaux les recrutements de telle ou telle personnalité. Le jour même, ou au plus tard, le lendemain, un autre parti se vante d'avoir obtenu les services de telle ou telle autre personnalité. Histoire de tenter de rééquilibrer la donne. Les partis les plus « compétitifs » dans ce « mercato politique » restent Nidaa Tounes, Machrou3 tounes, Afek Tounes... Sans oublier, bien évidemment, Al Badil (L'alternative) de Mehdi Jomaâ, qui de par la nomination de sa formation, annonce la couleur en voulant se présenter comme l'alternative... à Nidaa Tounes. Pour le moment, le classement de ses partis prétendants donne Nidaa Tounes sur la première marche du podium, grâce à l'étiquette qu'il s'est collée dès le départ de parti qui prend « la suite » de ceux de Bourguiba et des destouriens. Vien ensuite, Machrou3 Tounes qui peine à cause de l'aversion que nourrissait son patron aux destouriens et à Bourguiba, et qu'il n'arrive, toujours, pas à faire oublier. Et l'outsider n'est qu'Al Badil de Mehdi Jomaâ qui présente plus de « sécurité » aux destouriens, mais aussi, plus d'opportunités de postes au sommet de la hiérarchie pour ces affamés de pouvoir et de notoriété. Gageons que les résultats des élections nous désigneront le gagnant de ce mercato de printemps.