L'expert financier tunisien, Moez Joudi, a affirmé lundi 05 juin 2017, que l'on ne doit pas mélanger entre la politique et les intérêts financiers et économiques, exhortant les autorités du pays à une position préservant les intérêts de la Tunisie en ce qui concerne la crise diplomatique qui secoue les relations entre le Qatar d'une part et l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahrein , le Koweït et l'Egypte, d'autre part. Le Qatar 2ème partenaire du pays Moez Joudi a rappelé dans une déclaration exclusive à Tunisienumérique, le poids du Qatar qui est devenu le 2ème partenaire financier de la Tunisie après l'Union européenne, précisant que l'Etat gazier du Golfe détient d'importants investissements dans les secteurs de la télécommunications, détient des Fonds d'investissements, une Banque (QNB) et des investissements dans le tourisme, le divertissement, le bâtiment et le domaine financier. Il a ajouté aussi que le Qatar dispose d'un dépôt bancaire de 500 millions de dollars en Tunisie tout comme il a octroyé un prêt de 500 millions de dollars dont l'échancre de remboursement prévue en 2017 a été retardée. Le Qatar a promis des investissements dans le cadre de la Conférence 2020 organisé en Tunisie dernièrement, de l'ordre de 1,250 milliards de dollars, a-t-il précisé. La position de la Tunisie peut avoir des répercussions sur les investissements du Qatar L'expert financier a reconnu que la position de la Tunisie dans cette crise peut influer sur les investissements du Qatar en Tunisie , selon qu'elle soit en faveur de l'Arabie saoudite ou en faveur du Qatar, soulignant la nécessité de prendre en considération l'intérêt financier du pays. Moez Joudi a affirmé que l'Etat doit tenir en considération dans sa position politique les facteurs régionaux, de sécurité et financier, affirmant que le Qatar est à l'instar de tous les pays qui entretiennent des relations avec la Tunisie. Il a souligné que ce n'est pas parce que le Qatar possède des investissements dans le pays qu'on doit forcement prendre position à sa faveur au risque de perdre de sa crédibilité. Joudi a rappelé que des soupçons énormes pèsent sur le Qatar pour ses liens supposés dans le financement du terrorisme et de ce fait , la Tunisie ne doit pas être liée à un pays de connivence avec le terrorisme. Il a estimé, par ailleurs, que les investissements du Qatar n'apportaient pas de plus-value contrairement à des investissements dans l'industrie et autres secteurs plus rentables et à incidence économique plus bénéfique pour le ,pays. Selon lui, le Qatar ne fait rien fait de gratuit pour la Tunisie, affirmant, qu'elle tire profit de ses investissements et donc dispose d'une contrepartie de ce qu'elle entreprend. Il a, à titre d'exemple, cité le prêt de 500 millions de dollars qui est contracté par la Tunisie à taux de 3% ce qui est très coûteux et représente des conditions draconiennes pour le pays. Moez Joudi à conclu par la nécessité pour l'Etat tunisien de veiller encore une fois au bien du pays et à préserver ses intérêts financiers.
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