Une nuit d'enfer, celle passée hier par le personnel exerçant dans le service des urgences de l'hôpital Sahloul, à Sousse. Une nuit, somme toute, un tout petit peu plus sanguinaire que les autres, puisque la violence que subissent les personnels de santé, surtout dans les services des urgences, est devenue quotidienne, voire, banale, à force de répétition. Mais ce qui s'est passé hier à l'hôpital Sahloul, témoigne un peu plus de ce que sont devenues les urgences dans nos hôpitaux, et l'esprit avec lequel les patients viennent y consulter. Un délinquant des environs, se sentant mal, alla aux urgences de l'hôpital Sahloul, et exigea d'être traité immédiatement. Les agents sur place lui expliquèrent qu'il allait attendre un peu, vu que son état n'était pas très urgent, et que les médecins et le personnel soignant étaient occupés par des urgences vitales. L'individu ne voulait rien entendre et prit la réponse du personnel pour une insulte à sa personne. Il a commencé à tout casser dans le service et à agresser le personnel. Un policier venu l'interpeller, à lui aussi été agressé. Le policier appela les renforts, et le délinquant en fit de même. S'en suivit une bagarre rangée entre les deux parties avec saccage presque complet du contenu du service. Au total, un médecin, plusieurs infirmiers et un policier ont été blessés. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a du intervenir, en personne, pour sommer le ministre de la santé d'aller sur place et d'y mener l'enquête et sévir contre les agresseurs. Pourvu que l'intervention de Youssef Chahed ait une suite, car la situation catastrophique dans les urgences de nos hôpitaux est, essentiellement due à l'impunité des agresseurs, qui ne sont jamais dérangés.