Le chef du gouvernement Youssef Chahed a exprimé son "étonnement", dans sa première réaction au classement de la Tunisie par l'Union européenne (UE) dans la liste noire des pays paradis fiscaux, assurant que cela ne reflète pas "la réalité" de l'économie tunisienne. Dans une déclaration à la presse jeudi 07 décembre 2017 en marge de la Conférence nationale sur la lutte contre la corruption, Chahed a souligné que l'économie tunisienne est essentiellement exportatrice, affirmant que les entreprises ont crée plus de 400.000 emplois dont certains dans les régions intérieures. Ce résultat représente les 2/3 des activités du secteur industriel, a-t-il précisé. Il a rappelé que l'Union européenne est un partenaire stratégique important, soulignant la nécessité de rétablir le contact pour expliquer cette réalité. Le chef du gouvernement a annoncé aussi l'envoi d'une délégation à Bruxelles pour expliquer la réalité de l'économie tunisienne. Youssef Chahed a affirmé également que l'Union européenne a témoigné de la transparence de la fiscalité de la Tunisie, réfutant que le gouvernement soit responsable de cette classification en ne présentant pas de rapport dans les délais opportuns. On rappelle que les 28 ministres des Finances des pays membres de l'Union européenne ont placé la Tunisie dans une liste noire de 17 pays classés comme paradis fiscaux. Un autre liste dite grise a été établie comprenant le Maroc dont le nom a été retiré à la dernière minute de la liste noire. Ces listes doivent être entérinées en janvier 2018 par l'Union européenne pour entrer en vigueur définitivement . De nombreux analystes tunisiens font assumer au gouvernement la responsabilité du classement de la Tunisie dans cette liste noire, reprochant aux autorités le manque de plaidoyer auprès des instances européennes. Selon eux, le retrait du nom du Maroc de cette liste reflète un recul de la diplomatie tunisienne et de son influence auprès de l'Europe.