Comme c'est connu, depuis hier, de nombreuses femmes tunisiennes, devant embarquer à bord d'un vol de la compagnie Emirates, au départ de TunisCarthage, ont été empêchées de se faire enregistrer, pour cause d'un télex, parvenu au bureau de Tunis de la compagnie, stipulant l'interdiction aux femmes tunisiennes d'embarquer sur ses vols, sauf pour celles qui sont résidentes aux Emirats, ou pour celles munies de passeports diplomatiques. La polémique qui a suivi a été suffisamment ample, pour que la compagnie se ravise et laisse les tunisiennes embarquer. Tout de suite après, les parties tunisiennes, le ministère des affaires étrangères en premier, ont crié victoire, pour avoir, croyaient-elles, obligé la compagnie émiratie à faire marche-arrière. Et l'ambassadeur émirati à Tunis, convoqué au ministère des affaires étrangères n'a rien trouvé pour répondre aux questions de l'Etat tunisien, sauf un évasif « dispositions sécuritaires transitoires ». Par ailleurs, tout le monde voulait faire croire aux tunisiens qu'il ne s'agissait point d'une prise de position émiratie officielle, mais plutôt, une « idée » au niveau de la direction centrale de la compagnie Emirates. Or, ce qui s'est passé, ce samedi, avec une ressortissante tunisienne à Beyrouth, confirme que cette décision humiliante, dépasse la seule compagnie Emirates, pour intéresser toutes les compagnies des Emirats, puisque notre concitoyenne a été, ce matin, empêchée d'accéder à bord d'un appareil appartenant à une autre compagnie émiratie, qui est « Ettihad ». Il s'agirait, donc, bel et bien, d'une décision de l'Etat des Emirats Arabes Unis, qui humilie, non seulement, la femme tunisienne, mais aussi, l'Etat tunisien, et se joue de sa souveraineté, mais aussi des règles de base de l'aéronautique internationale. Et décision qui confirme, qu'aux Emirats, on demeure bien loin, de l'Etat et de l'esprit d'Etat, et qu'on en est toujours à un esprit tribal. Par ailleurs, ce qu'il faudrait dire aux tunisiens et, surtout, aux tunisiennes, c'est qu'il n'est nullement question d'annulation de la décision d'interdiction, comme veulent nous le faire croire, certains. Mais que, par esprit de charité, la mise en œuvre de la décision a été reportée à ce lundi, pour éviter des problèmes avec les tunisiennes qui allaient être prises au dépourvu, pendant le weekend. Donc, la décision est toujours de mise, et continue de nous narguer, nous tunisiens. Reste, maintenant, à juger de la réaction des officiels tunisiens face à cet affront. A moins que nous soyons tombés au plus bas de l'échelle de l'humanité et de l'honneur, à cause de ces vampires qui nous dirigent, et qui ont pompé nos biens jusqu'au dernier millime, faisant de nous un peuple mendient qui doit laisser tomber sa dignité, face à ses créancier.