Le collectif des avocats de Saber Lajili, ancien directeur au ministère de l'Intérieur, emprisonné dans une affaire d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de mise à disposition au service d'une autre armée en temps de paix, a révélé que l'affaire est passée après l'enquête de crime à délit, tout comme les accusations ont été abandonnées. Il n'y a donc plus il aucune justification légale de maintenir leur client aux arrêts. Selon les avocats, les accusations portées contre lui font désormais partie des infractions administratives et leur peine ne dépasse pas cinq ans de prison. Dans ce contexte, Maître Mohamed Abbou, membre du collectif des avocats, a affirmé à Tunisienumérique, en marge d'une conférence de presse mardi, que l'affaire de son client a pris une autre dimension, assurant que la plupart des accusations portées contre lui s'inscrivent dans le cadre d'une bataille politique. Mohamed Abbou a également indiqué que l'affaire a été portée devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, pour examen et enquête sur les violations commises dans ce cas par l'Etat tunisien, ajoutant que c'est la première fois que la justice internationale accepte l'examen d'une affaire tunisienne de ce genre. La Cour de Genève a demandé au gouvernement tunisien de lui donner le dossier, interrogeant la justice tunisienne qui a répondu à ses questions, en attendant que la décision soit prise dans les prochains jours, a-t-il souligné. Il a ajouté que la santé de Saber Lajili après l'ablation d'un rein et l'obstruction d'une artère de son cœur, s'est dégradée. Malgré tout on refuse de le libérer. Pour sa part, l'avocat de la défense, Walid Boussarsar a également confirmé que ce dossier revêt à l'origine une dimension politique, pour qu'on convoque les journalistes qui traitent cette affaire et soient interrogés par la justice militaire. Il a expliqué que des plaintes ont été déposées contre un certain nombre de députés ayant diffamé, via des médias, l'accusé citant Sahbi Ben Fraj. Le juriste a souligné qu'il y avait des craintes de la part de l'administration pénitentiaire et du ministère de la Santé concernant l'état de santé de Saber Lajili qui risque de mourir en prison alors qu'il subit une injustice. Le dossier est désormais sous les projecteurs, au niveau international, a-t-il souligné. * * * * * * * * * * * * * * * *