Dans une deuxième déclaration publiée à travers son avocat libanais Me Akram Azouri lundi 20 juin, le jour du début de son procès, le Président déchu a affirmé qu'il n'a pas fui le pays mais qu'il a été contraint au départ. Ben Ali réfute ainsi l'abandon de poste du Président de la République qu'il a occupé jusqu'au 14 janvier 2011. Racontant les évènements du jour de son départ, Ben Ali explique que le directeur général chargé de sa sécurité, Ali Sériati, lui avait indiqué le 14 janvier qu'on voulait l'assassiner et que le palais présidentiel était encerclé. Selon Ben Ali, Seriati aurait utilisé la ruse pour l'obliger à accompagner sa famille pour quelques heures à Jeddah en Arabie Saoudite « pour permettre aux services de sécurité de déjouer le complot et garantir ma sécurité », a-t–il ajouté. « Contrairement à mes ordres clairs, l'avion est rentré à Tunis sans m'attendre », poursuit-il. Et d'ajouter « l'objectif est de représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique qui est élaboré à leur insu et par des extrémistes ». La justice tunisienne a entamé aujourd'hui le procès de Ben Ali en son absence, cette audience est la première parmi les 93 procédures engagées contre le Président déchu, dont 35 relèvent de la justice militaire. Le procès d'aujourd'hui concerne l'affaire du palais de Sidi Dherif où une importante quantité de devises et de bijoux de valeur ont été saisis. Ben Ali est également accusé de détention d'armes et de possession de stupéfiants, saisis au palais de Carthage. Il est passible de peines allant de 5 à 20 ans de prison.