L'immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi a déclenché en Tunisie une révolte sans précédent. Une révolte sans revendications sociales. Une révolte qui s'en fiche comme de l'an quarante du pain et de l'emploi. C'est une révolte politique, entière. Les jeunes tunisiens, après un longtemps de souffrance et de persécution donnent dans leur révolte de liberté un exemple d'un peuple mur et éduqué. Un peuple qui a décidé une fois pour toutes d'en finir avec la dictature. Leurs mouvements étaient extrêmement organisés comme s'ils étaient tous unis dans la même organisation qui prend en charge la planification de leur révolte. Ces jeunes se comportaient spontanément et indépendamment de toute manipulation politique. Le réseau social Facebook était l'héro par excellence. Chaque jour et chaque nuit, depuis le triste incident de Bouazizi, Facebook représentait une méga table ronde réunissant les jeunes tunisiens enragés et déterminés de mettre fin aux menaces successives du président déchu. Les vidéos et les photos circulent, en ce moment même, en toute vitesse figurant le même slogan « RCD dégage ». Dans cette étape avancée de la révolte, et après l'enfui de Ben Ali, la spontanéité et la pureté qui ont caractérisé les mouvements de notre jeunesse viennent d'être violées par la précipitation égoïste de certains partis politique pour acquérir une place dans le gouvernement transitoire. Ainsi, les photos des martyrs sont remplacées maintenant par les photos des politiciens. Les slogans sont maintenant manipulés et crées pour réaliser des ambitions politiques. Ce n'est plus la voix du peuple qu'on entend, c'est la voix des politiciens. En dépit de l'impact de cette divergence politique pour l'émergence de la démocratie souhaitée, les jeunes tunisiens qui comptent énormément sur l'internet en général et les réseaux sociaux en particulier ne sont pas habitués à une telle liberté d'expression. Ils se trouvent totalement confus face à ce changement radical et perdus au cœur de cette situation de chaos médiatique. Même le jeune bloggeur Slim Amamou, nommé récemment secrétaire d'état manifeste une ignorance politique quand il s'est demandé lors d'un programme télévisé le 19 Janvier sur la chaine nationale sur l'importance de la contribution des partis politiques revenant de l'exile pour enrichir de nouveau la mosaïque politique en Tunisie. Un autre jeune sur la chaine Nessma avoue aussi qu'il n'a aucune idée des doctrines politiques et les responsables des divers partis politiques dans le pays. Le jeune internaute affirme qu'il va totalement compter sur le Web pour enquêter sur cette question. De ce fait, il est indispensable pour ces partis politiques de renforcer leur présence dans l'Internet et surtout Facebook officiellement pour garantir aux jeunes tunisiens des sources crédibles d'information. Par exemple, chaque entité politique doit se doter d'une page Facebook qui introduit ses responsables et expliquent sa doctrine. Ainsi, les jeunes internautes auront une idée claire sur les personnes qui vont animer l'image politique tunisienne lors des premières campagnes électorales libres en Tunisie.