C'est sans doute avec un gros pincement au coeur que l'équipage d'Atlantis a touché jeudi midi (en France) le tarmac de Cap Canaveral en Floride (sud-ouest des Etats-Unis) au centre spatial Kennedy. L'atterrissage en douceur et sans encombre avec quatre astronautes à bord clôt une aventure spatiale fait de gloire et de drames longue de trente ans. Le centre de contrôle de la mission dans l'espace à Houston (Texas, sud-est) avait donné le feu vert à 8h (heure de Paris) pour la fermeture des deux portes de la soute de la navette, qui restent ouvertes quand elle est dans l'espace. La fin d'une époque Atlantis sera ainsi restée au cours de sa carrière 307 jours dans l'espace et aura effectuée 4 848 orbites autour de la Terre. Une longue carrière dont les images sont disponibles sur le site de la Nasa. Ensemble les cinq navettes, dont deux ont été perdues dans des accidents – Challenger en 1986 et Columbia en 2003, faisant 14 morts au total – ont passé 1 333 jours dans l'espace, parcouru 872,9 millions de km et effectué plus de 21 000 tours de la Terre. La navette, machine volante la plus complexe jamais construite, a permis de mettre sur orbite Hubble le premier télescope spatial qui a révolutionné l'astronomie et de construire la Station spatiale internationale (ISS) de 1998 à 2010. Aussi spacieux qu'un Boeing 247, elle a été beaucoup plus coûteuse à exploiter que prévu initialement : 775 millions de dollars le lancement. Les médias étaient plus nombreux que de coutume pour ce dernier retour d'un orbiteur mais aucune comparaison avec l'affluence exceptionnelle observée pour le lancement d'Atlantis le 8 juillet où plus de deux mille journalistes avaient envahi le Centre spatial Kennedy. Après ce 135e et dernier vol d'un orbiteur, les Etats-Unis seront sans moyen d'acheminer leurs astronautes à l'ISS et dépendront des vaisseaux russes Soyouz jusqu'à au moins 2015. Le temps qu'au moins un remplaçant de la navette, construit par des firmes privées en partenariat avec la Nasa, puisse prendre la relève.