Hedi Djilani est interdit de quitter le Territoire tunisien. Est-ce une décision juste ou justifiée ? Tout le monde connaît la famille Djilani, non seulement en raison de la longue présidence (involontaire, puisqu'il avait déposé sa démission en 1995) de Hédi Djilani à l'UTICA mais également par ses alliances (imposées) avec les clans Ben Ali/Trabelsi. Cette famille s'est taillée sa renommée et sa fortune du temps de son père. Après avoir dirigé de nombreuses entreprises industrielles dans le secteur du textile destiné à l'exportation, Hédi Djilani représente ses collègues au sein des structures syndicales patronales : Président de la chambre syndicale des exportateurs textiles et membre du Bureau exécutif de la Fédération nationale du textile à partir de 1975 et Président de la Fédération des exportateurs à partir de 1985. Membre du Bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) de 1975 à 1980 et de 1985 à 1990, il réussit finalement à prendre la relève du chef historique de l'organisation, Ferjani Bel Haj Ammar, en 1987. Hédi Djilani a déjà été entendu par le Juge d'instruction en avril dernier pour faits de corruption et détournement d'argent. Son domicile (acheté par son père) de Sidi Bou Saïd a été perquisionné sans qu'aucune preuve ou document compromettant n'ait été découvert. Alors, pourquoi cet archarnement ? Parce que ses filles ont été “mal mariées” ? Parce que ces entreprises totalement exportatrices assurent 3 500 emplois en Tunisie ? Le peuple a besoin de boucs émissaires, mais il ne faut pas se tromper de cible !