Après ses adieux au personnel du Fonds monétaire international à Washington, Dominique Strauss-Kahn doit arriver à Paris où l'attend une autre enquête judiciaire et où ses amis socialistes se déchirent sur son cas. L'ex-premier ministre socialiste Michel Rocard a condamné lundi 29 août en termes particulièrement vifs le comportement de “DSK” à New York avec la femme de chambre qui a provoqué sa chute en l'accusant de tentative de viol. “Cet homme a visiblement une maladie mentale, avec des difficultés à maîtriser ses pulsions. Il est hors du coup. C'est dommage, il avait un vrai talent, c'est vrai”, a dit Michel Rocard sur Canal+. Le Parti socialiste, dont les principaux dirigeants s'étaient félicités la semaine dernière de l'abandon des charges contre l'ancien patron du FMI par le procureur de New York, s'est partagé sur cette analyse. LES PULSIONS DE MICHEL ROCARD L'ancien ministre de la culture et de l'éducation Jack Lang a vivement répliqué sur LCI que “Michel Rocard a quelques difficultés aussi à maîtriser ses pulsions. Quand on est comme ça en public, sur des questions privées, on s'impose un minimum de retenue”, a-t-il dit. Pour sa part, Laurent Fabius, député PS et ancien premier ministre a, sur I-Télé, préféré ironiser : “Je ne savais pas que Michel Rocard était un expert médical international reconnu”. Interrogé sur France 2 mardi matin, le maire de Paris Bertrand Delanoë n'a en revanche pas souhaité commenter les propos de Michel Rocard et a exprimé son respect à l'égard de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international. Le candidat à la primaire Manuel Valls a expliqué de son côté sur BFM TV qu'il n'avait aucun problème avec Dominique Strauss-Kahn. Prié de dire s'il était prêt à l'inviter dans un ses meetings, il a répondu qu'il ne l'excluait pas. Les enquêtes d'opinion montrent que les Français ne veulent plus voir l'ancien patron du FMI en course dans la primaire socialiste, mais la question de son positionnement éventuel dans la campagne présidentielle reste posée, ainsi que celle de sa place dans une éventuelle nouvelle majorité de gauche. “ROYAL A LE DROIT DE DIRE N'IMPORTE QUOI” Egalement interrogé sur la primaire socialiste, Michel Rocard a estimé que le candidat “le plus populaire” était “sûrement François Hollande”. “Mais la mieux placée techniquement parce qu'elle (était) la première secrétaire du parti, c'est Martine Aubry. On verra bien”, a-t-il ajouté. Quant à celui qui serait le plus à même de gagner la présidentielle, “les deux sont des personnes de qualité et je mets grand soin pour travailler avec tous”, a-t-il dit. Quant à Ségolène Royal l'ancien premier ministre a rappelé ses doutes sur les “capacités” de la présidente de Poitou-Charentes. Et lorsqu'on lui fait remarquer que la candidate socialiste à la présidentielle de 2007 pense toujours pouvoir gagner, il a rétorqué : “Nous sommes dans une société de libre expression, le droit de dire n'importe quoi est un droit fondamental de la personne humaine”