On a appris, par la TAP, que le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, a fait hier vendredi une virée à Tozeur, au Sud de la Tunisie, dans le cadre de la promotion du tourisme saharien. Il se dit que le département peaufine en ce moment même un programme dans ce sens. Le ministre ambitionne, dit-on, d'offrir des produits touristiques dans cette zone du pays pour donner envie aux visiteurs d'y séjourner longtemps. L'ambition ministérielle est louable, on n'en disconvient pas, mais il y a comme un air de déjà vu. Ou plutôt de déjà dit. En effet cela fait un paquet d'années qu'on souligne l'impérieuse nécessité d'exploiter le gros potentiel du tourisme saharien. Mais il n'y a rien de concret sur la table. En tout cas pas suffisamment pour monter en gamme dans le sud tunisien. Quand on entendait parler de cette partie du territoire, c'était pour les horreurs qu'y commettaient les chasseurs «clandestins » – pas tant que ça en fait, les autorités savaient – des pays du Golfe. Heureusement que cette sinistre ère est terminée... A part ça qu'a fait ou dit de notable le nouveau ministre du Tourisme ? Il a pris connaissance des projets en gestation dans la région et a invité les entrepreneurs à présenter des projets qui collent aux réalités de la région. A notre humble avis il n'avait pas besoin de se déplacer pour s'informer de ce qui se fait, ses collaborateurs sont censés le savoir. Pour ce qui est des conseils qu'il a prodigués sur place aux promoteurs, il est certain qu'ils en savent au moins autant que le ministre. Alors finalement Mohamed Moez Belhassine est venu pour quoi ? Ce qui doit être fait, au Sud de la Tunisie ou ailleurs, tout le monde le sait ; ça fait longtemps que les rapports garnissent les tiroirs des ministres qui ont défilé au département du Tourisme. Ce qui manque c'est la volonté politique et les moyens d'agir. Cela rappelle étrangement la visite du même ministre à Testour. Ou celle de la ministre de l'Environnement à Sfax. Après la bronca des populations locales, les autorités avaient promis des solutions rapides et efficaces. Aux dernières nouvelles rien n'a bougé... La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, devrait dire à ses ministres d'éviter ces déplacements qui n'ont aucune consistance, grillent l'argent du contribuable et servent juste à imprimer dans la tête des gens que le gouvernement travaille. Quand il y aura des résultats tangibles les citoyens les apprécieront à leur juste valeur. Toute cette agitation des ministres ne fait que discréditer davantage la parole publique, et Dieu sait qu'en la matière on a déjà atteint un niveau de défiance inquiétant. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!