L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a rendu son verdict – enfin pas officiellement mais tout de même : le chef de l'Etat et artisan de la Troisième République, Kais Saied, a effectivement transgressé le silence électoral le jour même du référendum, publiquement – on ne peut pas faire plus public que la Télévision nationale ! -, mais son discours n'aurait pas influencé significativement le cours du vote. C'est l'argument massue asséné hier mardi 26 juillet par le porte-parole de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri… Mansri, qui répondait à la presse hier dans la soirée au terme de l'annonce des résultats préliminaires du référendum, a indiqué ceci : "certes il s'agit d'une violation du silence électoral et elle est à ce titre comme toutes les autres infractions. Après l'examen de la totalité des infractions et de tous les paramètres sur la gravité des faits, leur temporalité et le grand écart entre les 'Oui' et les 'Non', nous sommes d'avis que cette violation du cadre légal n'a pas impacté notablement les résultats"… Il est évident qu'une condamnation formelle de la sortie télévisée du président de la République aurait été du baume dans le coeur des opposants, qui ont tout essayé pour barrer la route au locataire du palais de Carthage. Rached Ghannouchi et compagnie devront retenter leur chance, mais l'ISIE leur a annoncé la couleur : il ne faudra pas compter sur elle pour mettre des peaux de banane sur le chemin de Saied… Une longue traversée du désert attend l'opposition dans cette séquence politique qui sera marquée par l'élaboration de la loi électorale, dans la perspective des élections législatives de décembre 2022…
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