Une grève des employés du tourisme a paralysé en partie mardi 1 novembre 2011, les hôtels et agences de voyage, dans un secteur sinistré depuis la révolution, a-t-on appris de sources syndicales. «Les employés du tourisme sont les seuls à avoir été privés des augmentations annuelles (4%) dans le cadre des négociations sociales triennales», a déclaré Belgaçem Ayari, membre de l'exécutif de l'Union générale tunisienne du travail UGTT (centrale syndicale). Les employés du tourisme ont porté le brassard rouge pendant une semaine depuis le 22 octobre avant de décider la grève générale, rappelle-t-on de source syndicale. La Fédération de l'Hôtellerie a dénoncé le mouvement et accusé les syndicats de «sabotage» alors que le secteur traverse une période très difficile. «Nous sommes pour des augmentations en 2012, la plupart des hôteliers attendant des compensations de l'Etat pour les pertes enregistrées depuis le début de l'année», a-t-elle plaidé. S'exprimant sur radio Mosaïque, le président de cette fédération Mohamed Belaajouza a qualifié de «terroristes» les piquets de grève devant les hôtels, provoquant la colère des employés. Dans un grand hôtel sur les hauteurs de la capitale, la grève est respectée à 90%, selon des employés en colère contre les propos de M. Belajouza et qui menacent de porter plainte. «Il nous traite de terroristes, alors que le personnel a protégé l'hôtel et monté la garde jour et nuit pendant la révolution», a déclaré un réceptionniste sous couvert d'anonymat. Dans les plus grands palaces de Tunis nord, un service minimum était assuré pour les clients et la grève est observée à 50%, selon le syndicat. La plupart des restaurants sont fermés ou offrent un service minimum, et le Spa ne fonctionne que pour les curistes résidants. L'industrie du tourisme qui nourrit plus de 400.000 familles et emploie directement ou indirectement plus de 900.000 Tunisiens, a été mise à rude épreuve par une chute sans précédent. Le secteur représentant 7% du PIB, a commencé à reprendre de la vigueur après avoir chuté de quelque 60% lors du premier trimestre, un ralentissement limité à 25% actuellement, selon des statistiques officielles.