En mars dernier on vous parlait des ravages de l'intelligence artificielle (AI), dans un monde où la morale et les scrupules flanchent, ce mardi 2 mai un autre événement remet sur la table l'inquiétant virage que l'humanité a pris. Geoffrey Hinton, l'un des initiateurs de l'IA, a claqué la porte du géant Google en déballant sur la place publique des choses terrifiantes… "Je suis parti pour pouvoir parler des dangers de l'IA sans me soucier d'un éventuel impact sur Google", a-t-il écrit dans un tweet, après que New York Times a ébruité sa démission. Les progrès dans ce domaine entraînent "de profonds risques pour la société et l'humanité", dit Hinton dans le journal américain. On est loin de la flamme du début quand l'homme a monté une fondation dévolue aux prouesses de l'IA. "Regardez où nous en étions il y a cinq ans et la situation actuelle", ajoute-t-il en mettant en relief la marge de progression de cette technologie qui a déjà fait irruption dans nos vies. D'après lui "il est difficile de voir comment éviter que les mauvais acteurs l'utilisent pour de mauvaises choses". Rappelons que l'évolution fulgurante de l'IA pour la mettre à la portée de tous, avec des propriétés cognitives humaines impressionnantes qui peuvent impacter une pléthore de professions, défraye la chronique depuis la sortie en mars dernier de GPT-4, le dernier opus de l'OpenAI qui va encore plus loin que le langage naturel ChatGPT. Ce dernier est devenu le compagnon de millions de personnes à travers le monde… Dissertations, poèmes et mêmes des lignes de code informatiques, ChatGPT sait tout faire et aussi bien ou même mieux que le genre humain. Mais Hinton pointe l'envers du décor et alerte sur une désinformation savamment organisée. Pourtant l'homme se défend de torpiller le ténor de la tech. "Google s'est comporté de façon très responsable", déclare-t-il. Rappelons qu'en mars dernier le milliardaire Elon Musk, un des fondateurs d'OpenAI, avait largué le Conseil d'administration. Des centaines d'experts de renom l'avaient rejoint pour appeler à un moratoire de 6 mois dans la recherche sur les IA qui dépassent les capacités de GPT-4. Ils avaient signé une tribune qui dénonçait les "risques majeurs pour l'humanité"… Hinton n'était pas dans ce groupe mais il soutient dans le journal américain que les scientifiques devraient freiner des quatre fers dans l'amélioration des IA et qu'il faut s'assurer que nous sommes "capables de les contrôler". Et l'homme sait de quoi il parle puisqu'en 2019 il avait remporté, avec deux autres pontes de l'IA, le prix Turing, l'équivalent du Nobel pour les informaticiens.
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