Le Gouvernement égyptien a présenté ce soir sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le départ du président Hosni Moubarak en février, a annoncé son porte-parole Mohamed Hijazi. Depuis samedi 19 novembre 2011, des affrontements meurtriers opposent la police à des milliers de manifestants, notamment sur l'emblématique place Tahrir au Caire. Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire qui s'est installé au départ de Moubarak, qu'ils accusent de vouloir rester à la tête de l'Etat et de perpétuer le système répressif en place sous l'ancien président. Le CSFA doit donner sa réponse Les violences, qui ont fait 24 morts et plusieurs centaines de blessés dans plusieurs villes du pays, interviennent à une semaine du début des premières élections législatives depuis la chute d'Hosni Moubarak, prévues le 28 novembre et qui doivent s'étaler sur plusieurs mois. “Les circonstances difficiles que traverse actuellement le pays” ont poussé le gouvernement à démissionner, a expliqué le porte-parole. Le gouvernement d'Essam Charaf “continuera à remplir la totalité de ses missions jusqu'à ce que la question de la démission soit tranchée” par le CSFA, a-t-il néanmoins assuré. Essam Charaf, nommé à la tête du gouvernement en mars, était très populaire à son arrivée parmi les militants pro-démocratie, mais son image s'est ensuite ternie en raison du peu de pouvoir de son gouvernement face à la tutelle de l'armée et de la lenteur de la mise en oeuvre de réformes.