Une percée dramatique dans le nord-ouest syrien La ville d'Alep, symbole des ravages de la guerre civile syrienne, est de nouveau plongée dans le chaos. En seulement deux jours, les djihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), alliés à des factions rebelles, ont repris le contrôle de la majeure partie de la cité. L'offensive marque un tournant dans le conflit, mettant fin à plusieurs années de calme relatif dans le nord-ouest de la Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces du régime syrien se sont retirées sans résistance, laissant les assaillants progresser jusqu'à la célèbre citadelle historique d'Alep. Des combats meurtriers et des avancées stratégiques Le bilan des affrontements s'élève à 277 morts, selon l'OSDH, un chiffre qui illustre l'intensité des violences. Cette offensive est la plus importante depuis 2020 dans une région où Alep, majoritairement sous contrôle du régime, côtoie le dernier bastion rebelle d'Idleb. Parallèlement, les djihadistes ont également pris le contrôle de la ville stratégique de Saraqeb, située au croisement des autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié. Cette victoire offre un avantage géographique clé pour les rebelles. Panique et exode des civils Des témoignages de civils rapportent une escalade de la violence à Alep. Les roquettes et les obus d'artillerie résonnent à nouveau, ravivant les souvenirs d'un passé douloureux. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), plus de 14 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leurs foyers. « Pour la première fois depuis près de cinq ans, nous entendons les roquettes en permanence », a confié Sarmad, un habitant d'Alep, craignant de devoir fuir à nouveau. Une riposte militaire en cours Face à cette offensive éclair, l'armée syrienne, soutenue par la Russie et l'Iran, tente de regagner le terrain perdu. Des raids aériens intensifs ont été signalés dans la région d'Idleb, tandis que l'aviation russe cible les positions djihadistes. Cependant, l'OSDH note que la progression rapide des djihadistes pourrait s'expliquer par un affaiblissement des forces du régime, notamment celles du Hezbollah, actuellement occupé par des conflits au Liban. Un équilibre fragile brisé Depuis le cessez-le-feu de 2020 parrainé par Moscou et Ankara, la région vivait dans un calme relatif. L'offensive actuelle met en lumière la complexité des alliances et des tensions dans cette guerre qui dure depuis plus de 12 ans, ayant causé la mort de plus de 500 000 personnes. Le Kremlin a réagi en appelant Damas à « rétablir l'ordre au plus vite », tandis que le chef de l'autoproclamé gouvernement d'Idleb a justifié l'assaut en dénonçant les bombardements du régime sur des zones civiles. Une nouvelle phase de la guerre civile L'ampleur et la rapidité de cette offensive rappellent que la Syrie demeure un champ de bataille aux multiples acteurs. La prise d'Alep par les djihadistes redéfinit les lignes de front et pourrait entraîner une nouvelle escalade du conflit, avec des conséquences dévastatrices pour les civils. Les regards se tournent désormais vers la communauté internationale, alors que le spectre d'une intensification de la guerre plane sur le pays. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!