Le gouvernement fédéral canadien adopte une nouvelle approche en matière d'immigration pour 2025, marquée par des plafonds plus stricts sur les nouveaux arrivants et des règles inédites pour les résidents permanents et temporaires. Ces mesures visent à équilibrer la croissance démographique, les pressions sur le logement et les services publics, tout en répondant aux préoccupations des Canadiens. Voici un aperçu des réformes majeures et de leurs implications. Réduction des objectifs pour les résidents permanents Pour la première fois depuis la pandémie, le Canada prévoit de réduire le nombre de nouveaux résidents permanents (RP). En 2025, les cibles sont abaissées à 395 000 RP, contre 500 000 initialement prévus. Ce chiffre continuera de diminuer pour atteindre 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027. Environ 40 % des nouveaux RP seront des résidents temporaires déjà présents au Canada, reflétant une stratégie axée sur une transition interne. Contrôle renforcé des résidents non permanents Le Canada vise à réduire la proportion de résidents non permanents (RNP) de 6,5 % à 5 % de la population. Cela implique une diminution de 445 000 RNP en 2025 et en 2026. Les nouvelles règles incluent des restrictions sur les permis de travail et les critères de compétences linguistiques pour les diplômés internationaux. Changements pour les travailleurs temporaires Les ajustements dans le Programme des travailleurs étrangers temporaires (TFW) limitent désormais la proportion de travailleurs étrangers à 10 % de la main-d'œuvre dans les emplois faiblement rémunérés. La durée maximale de ces emplois est également réduite de deux ans à un an. Les employeurs devront s'assurer que les salaires proposés sont supérieurs de 20 % au salaire médian régional pour attirer des talents qualifiés. Caps sur les étudiants internationaux Le Canada a également instauré des limites sur les permis d'études, fixant le plafond pour 2025 à 437 000 approbations, contre 485 000 en 2024. Cette mesure vise à mieux gérer l'impact des étudiants internationaux sur le marché du logement et les infrastructures locales. Suspension des demandes de parrainage privé pour les réfugiés En raison d'une surcharge de demandes, le Canada a suspendu jusqu'en 2025 les parrainages privés pour les réfugiés par des groupes de cinq et des organisations communautaires. Les objectifs d'admission pour les réfugiés et les personnes protégées passeront à 58 350 en 2025, en légère baisse par rapport à 2024. Fin des "flagpoling" pour les permis de travail La pratique du "flagpoling", qui permettait aux résidents temporaires de demander un nouveau permis à la frontière, est désormais interdite. Les demandes devront être soumises en ligne, avec des délais de traitement estimés entre 3 et 7 mois. Cette mesure vise à réduire les abus, mais risque de compliquer les transitions professionnelles pour les travailleurs temporaires. Impacts et perspectives Ces réformes auront un impact significatif sur la démographie canadienne. La population pourrait enregistrer une diminution marginale de 0,2 % en 2025 et 2026, suivie d'une reprise en 2027. Par ailleurs, le gouvernement prévoit une réduction du déficit en logements de 670 000 unités sur trois ans, un enjeu crucial dans le contexte de la crise du logement. Un défi pour le gouvernement Ces changements interviennent dans un climat où la confiance des Canadiens envers la gestion de l'immigration s'est érodée. Selon des experts, le lien perçu entre immigration et hausse des prix de l'immobilier alimente les tensions. Pour regagner la confiance, le gouvernement devra démontrer une gestion efficace et équilibrée de ces réformes. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!