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Algérie-France : Retailleau n'a pas intérêt à descendre à Alger, les médias ont bien miné le terrain
Publié dans Tunisie Numérique le 29 - 01 - 2025

Il a quitté le très soporifique Sénat français et son strapontin de patron des élus de la droite – Les Républicains – pour goûter enfin aux joies du maroquin ministériel. Il a largué ses camarades sénateurs pour être sous les projecteurs, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est servi. Dès son installation Place Beauvau il a repris les vieux poncifs de la droite et de l'extrême droite sur l'immigration, surtout celle des Algériens. Il a tellement brillé dans les anathèmes qu'il est vite devenu le ministre le plus populaire du gouvernement de François Bayrou (ce dernier par contre bat des records d'impopularité). Mais tout ça à quel prix ? Au prix d'un empiètement sur les plates bandes du ministre des Affaires étrangères et du président Emmanuel Macron. Silence radio chez ce dernier, et ne dit-on pas "qui ne dit mot consent" ?
Retailleau a réussi à "convertir" Darmanin, dont les aïeuls sont algériens
Pour solder les lourds contentieux entre Paris et Alger le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s'est auto-invité en Algérie (il attend le feu vert depuis le 15 janvier 2025), on est certain que Retailleau ne sera pas du voyage. En tout cas il fait tout pour ne pas être convié à Alger. Son prédécesseur Gérald Moussa Darmanin (ses aïeuls étaient algériens) s'y était rendu en novembre 2023 pour solutionner quelques problèmes (il a fini par céder aux sirènes de l'algérophobie), Retailleau n'ira pas. Pas après les foudres lâchées par la presse algérienne…
«On a peur à chaque fois qu'on allume la télé de tomber sur Retailleau en train de nous déclarer la guerre encore et encore», glisse un ex-diplomate algérien cité par le journal français "Le Point" ce mercredi 29 janvier. Et ce qu'il dit court dans l'opinion publique. Le ministre français de l'Intérieur, l'oeil rivé sur la présidentielle de 2027, maintenant qu'il a croqué la pomme de Nicolas Sarkozy, a tout fait pour être détesté par les Algériens, il a réussi. «Il n'y a qu'à voir les titres de la presse», confie un journaliste.
Hier mardi il n'y en avait que pour Retailleau dans les Unes des journaux, privés et publics ; une chorale qui a certainement résonné jusqu'à Paris. «Retailleau, ministre de la haine et de l'hostilité contre l'Algérie», «La bassesse nommée Retailleau», «Ce ministre est cynique !»... C'est un petit aperçu de la mauvaise humeur dans les médias algériens. Ils ont copieusement relaté des témoignages sur le traitement dégradant qu'aurait infligé aux passagers algériens la police des frontières française dans les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et d'Orly, samedi dernier.
«Dès leur descente d'avion, les voyageurs algériens sont confrontés à une réalité choquante : tous les guichets sont volontairement fermés, à l'exception d'un seul, réservé exclusivement pour eux. Il s'en est suivi des files d'attente interminables et des contrôles intrusifs d'une longueur démesurée», rapporte le journal gouvernemental "El Moudjahid". Il pointe le ministre français de l'Intérieur…
«À l'origine de cette démarche punitive se cache Bruno Retailleau, figure haineuse et agitée. Par sa rhétorique incendiaire, il orchestre une politique d'humiliation visant directement les Algériens». «Des employés d'un des aéroports parisiens, qui refusent ce genre de comportements humiliants, ont confié que ces actes sont signés par le haineux Retailleau», embraye le quotidien conservateur "Echourouk", qui n'a pas hésité à traiter le ministre de «néofasciste».
La fièvre politico-diplomatique s'ajoute au battage médiatique
«On ne peut pas croire à autre chose qu'à une forme de punition collective décidée par un homme de pouvoir pour répondre à une "humiliation" qu'il a lui-même ressentie lorsqu'il s'est frotté à l'Algérie», lit-on dans le journal "L'Expression". «Parce que ce ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est confronté à son incapacité d'agir contre l'Etat algérien, il dirige sa haine contre les ressortissants de ce pays», écrit le même média.
Parallèlement au battage médiatique il y a la montée de fièvre politico-diplomatique. Hier mardi l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a été convoqué pour la deuxième fois par le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, en charge de la communauté nationale à l'étranger, Sofiane Chaib. «À la suite de la confirmation de la véracité de ces informations, M. Chaib a convoqué l'ambassadeur de France en Algérie, pour lui signifier la ferme protestation du gouvernement algérien face à de tels agissements totalement inadmissibles», dit le communiqué des AE.
Fustigeant «toute atteinte, de quelque manière que ce soit, à la dignité de ses citoyens, ou de les instrumentaliser à des fins de pression, de provocation ou de tentative d'intimidation à l'encontre de leur pays», Chaib «a demandé à l'ambassadeur d'informer son gouvernement de la nécessité de prendre toutes les mesures indispensables, afin qu'il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français»…
"Le déshonneur"… Une réplique à peine voilée à la sortie surréaliste du président français devant ses ambassadeurs, le 6 janvier 2025, en réaction à l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. A noter que toutes les sources officielles françaises démentent tout acte dégradant ciblant les voyageurs algériens dans les deux aéroports parisiens, il s'agirait tout au plus d'un dérapage «isolé».
Il faut écouter les apôtres de la Paix…
«D'un côté, le Quai d'Orsay, à travers le "good cop" [Jean-Noël] Barrot, tente de jeter les bases d'un renouement entre Alger et Paris, de l'autre, le "bad cop" Retailleau n'arrête pas de jeter de l'huile sur le feu», plaide un partisan de la franche réconciliation, meurtri par «les sorties incessantes du ministre de l'Intérieur». «Les agissements de M. Retailleau ne font qu'aggraver les tensions entre les deux pays, souligne le quotidien Echourouk. Une politique contraire à celle de l'Elysée et du ministre des Affaires étrangères [français]».
Le même journal martèle que «la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, avait déclaré que le dossier des relations avec l'Algérie n'était géré que par la présidence française et le ministère des Affaires étrangères (…). Malgré cela, Retailleau continue sur sa lancée, indifférent aux répercussions de ses actions sur les intérêts français en Algérie».
Michel Bisac, le président de la Chambre de commerce algéro-française, souligne sur France info la «responsabilité des politiques (…). Arrêtons l'hystérie. Chacun y va de sa petite déclaration pour savoir comment on va lutter contre l'Algérie. On est dans l'électoralisme le plus basique (…). Se voyant champion de la droite, Retailleau profite de son poste et de la crise pour pousser le curseur au maximum avec l'Algérie, sur l'immigration, etc., analyse un éditorialiste algérois. Ses ambitions politiciennes font des dégâts considérables dans la relation Alger-Paris, auprès des Franco-Algériens, des entrepreneurs à cheval entre les deux pays...».
«Durant un moment, dans cette crise, et malgré la campagne média hyperviolente, nous avons tenté de séparer le discours de l'extrême droite [partis droitiers et d'extrême droite, certains médias et quelques personnalités politico-médiatiques] du discours de l'Etat français en tant que partenaire du bilatéral, affirme un haut cadre de l'Etat algérien. Mais depuis, l'adoubement implicite, indirect de Macron des agissements et des paroles de M. Retailleau nous pousse à expliciter une situation plus problématique : le discours et les postures algérophobes, racistes et même "intégristes" font dorénavant partie du dispositif gouvernemental, étatique, français. Nous lançons des avertissements sur cette situation via nos médias et nos responsables : nous répétons que "tout" l'Etat français, "toute" la société française, ne sont pas dans cet état d'esprit hostile. J'espère que cela sera entendu».



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