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La Turquie en ébullition après l'arrestation du maire d'Istanbul, Les détails ..
Publié dans Tunisie Numérique le 23 - 03 - 2025

Le climat politique et sécuritaire en Turquie a connu un brusque embrasement ces dernières heures, à la suite de l'arrestation spectaculaire du maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu. Principal opposant au président Recep Tayyip Erdoğan et figure populaire du pays, son placement en détention a déclenché une vague de manifestations sans précédent depuis des années.
Retour sur la situation actuelle en Turquie, entre contestation de masse, tensions sécuritaires et réactions en chaîne sur la scène nationale et internationale.
Arrestation choc d'Ekrem İmamoğlu
Mercredi 12 mars 2025 à l'aube, Ekrem İmamoğlu, 54 ans, a été interpellé lors d'une descente de police à son domicile d'Istanbul. Le maire de la plus grande ville du pays, pressenti comme candidat de l'opposition pour la présidentielle de 2028, est accusé de corruption et de soutien à une organisation terroriste.
Les autorités lui reprochent notamment des liens avec des militants kurdes du PKK et l'attribution douteuse de marchés publics. M. İmamoğlu rejette catégoriquement ces charges qu'il qualifie de « calomnie inimaginable », dénonçant une manœuvre politique pour l'écarter de la scène publique. Son arrestation s'inscrit dans une opération plus large : plus d'une centaine de personnes de son entourage – dont deux maires d'arrondissement d'Istanbul, des cadres municipaux et même le dirigeant d'une entreprise de construction liée à la mairie – ont également été placées en garde à vue dans le cadre de la même enquête.
Cette offensive judiciaire intervient à un moment clé pour l'opposition. Ekrem İmamoğlu devait être intronisé ce dimanche candidat officiel du Parti républicain du peuple (CHP, principal parti d'opposition) lors de primaires internes. Quelques jours avant son arrestation, les autorités ont d'ailleurs annulé son diplôme universitaire, un prérequis constitutionnel pour être président, alimentant les soupçons de manœuvres destinées à invalider sa candidature.
Malgré tout, la direction du CHP a maintenu le scrutin interne, parlant d'un « coup d'Etat » contre l'opposition et affirmant vouloir désigner İmamoğlu candidat "quoi qu'il arrive". L'intéressé, depuis sa cellule, a encouragé les Turcs à se mobiliser pour défendre leur « droit démocratique de vote », tandis que ses avocats préparent sa défense face à des poursuites qu'ils jugent infondées.
Mobilisation massive à travers le pays
En quelques heures, l'arrestation du maire d'Istanbul a provoqué un sursaut populaire d'une ampleur rare. Dès mercredi soir et chaque nuit depuis, des manifestations massives ont éclaté aux quatre coins de la Turquie. À Istanbul, une foule immense s'est rassemblée devant l'hôtel de ville, à Saraçhane, brandissant des portraits d'İmamoğlu et scandant « Ne te tais pas, sinon ce sera bientôt ton tour ! ».
Selon le CHP, près de 300 000 personnes se seraient réunies vendredi soir dans la mégapole pour soutenir leur maire, un chiffre difficile à vérifier mais illustrant l'enthousiasme de ses partisans. Même en dépit d'une interdiction de rassemblement décrétée par les autorités, des dizaines de milliers de Stambouliotes ont défié la mesure et rempli les rues autour de la mairie dans une ambiance déterminée, alliant chants pro-démocratie et feux d'artifice au-dessus de la foule en liesse.
Le mouvement de protestation s'est vite propagé bien au-delà d'Istanbul. Des rassemblements ont eu lieu dans au moins 50 à 55 des 81 provinces du pays, touchant aussi bien la capitale Ankara que des villes de toutes les régions – Izmir sur la côte égéenne, Antalya au sud, Adana, Trabzon, Konya, Edirne et bien d'autres. Dans de nombreuses universités, les étudiants sont descendus crier leur colère, et des cortèges se sont formés jusque dans des villes moyennes habituellement calmes.
La contestation, à l'origine centrée sur le sort d'Ekrem İmamoğlu, a pris une tournure plus large, devenant pour beaucoup de manifestants un combat pour la démocratie face à un pouvoir jugé autoritaire. « C'est plus grand qu'İmamoğlu : c'est une lutte pour la loi et l'égalité des droits », résume une jeune manifestante rencontrée à Istanbul. Beaucoup comparent déjà cette mobilisation au grand soulèvement de Gezi Park en 2013, qui avait secoué le régime d'Erdoğan, tant l'ampleur de la colère actuelle semble inédite depuis une décennie.
Répression policière et mesures de sécurité
Face à cette vague de contestation nationale, le gouvernement a rapidement durci le ton et déployé un important dispositif sécuritaire. À Istanbul, un véritable blocus a été instauré autour des lieux de rassemblement : les accès routiers menant à la mairie ont été barricadés, et plusieurs ponts et grands axes ont été temporairement fermés pour empêcher les manifestants d'affluer vers le centre-ville. Vendredi, les stations de métro proches du tribunal de Çağlayan ont également été fermées lorsque Ekrem İmamoğlu y a été conduit pour son audition, isolant le secteur.
Des escouades de policiers antiémeutes ont été massivement déployées, appuyées par des dizaines de camions équipés de canons à eau. À la tombée de la nuit, des véhicules blindés et canons à eau occupaient les abords de la mairie d'Istanbul et les places sensibles de la capitale.
Si la plupart des marches sont restées pacifiques, certaines ont donné lieu à des échauffourées. À Ankara, à Izmir et dans certains quartiers d'Istanbul, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz poivré, de grenades lacrymogènes et même de balles en caoutchouc pour disperser des foules qui tentaient de forcer des barrages. Près de l'aqueduc de Valens à Istanbul, des heurts ont éclaté lorsqu'un groupe de manifestants a tenté de franchir une barricade en lançant des pierres et des fusées éclairantes sur la police.
Les autorités assurent avoir agi pour éviter des débordements violents, évoquant des provocations de certains protestataires, tandis que des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des scènes de panique dans les gaz lacrymogènes. Aucune victime n'a été signalée à ce stade, mais l'usage musclé de la force et le climat de tension extrême font craindre une escalade si la contestation perdure.
Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé une série de mesures fermes pour restaurer l'ordre. Il a fait état de 343 arrestations rien que dans la nuit de vendredi à samedi lors des manifestations dans les principales villes. Des opérations policières ont eu lieu de nuit pour interpeller à leur domicile des participants présumés aux rassemblements d'Istanbul, d'Ankara, d'Izmir et d'autres métropoles.
En parallèle, les autorités ont sévi contre la contestation en ligne : une cinquantaine d'internautes ont été arrêtés depuis mercredi pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des appels à manifester ou des messages jugés « provocateurs ». Plusieurs comptes d'associations critiques du gouvernement ont été bloqués sur le réseau social X (ex-Twitter). Dès le jour de l'arrestation d'İmamoğlu, l'accès aux plateformes comme Instagram, YouTube, X et TikTok a été fortement restreint en Turquie – une baisse de débit internet confirmée par l'observatoire NetBlocks – afin de freiner la diffusion d'images de protestation en direct.
De surcroît, le gouverneur d'Istanbul a prolongé l'interdiction de tout rassemblement public jusqu'au 26 mars, et restreint les déplacements de groupes en instaurant des contrôles aux entrées et sorties de la ville pour dissuader les renforts de manifestants venus d'ailleurs. Le gouvernement martèle qu'il « ne tolérera aucune menace à la sécurité publique » et qu'il sévira contre ceux qui « tentent de semer le chaos » dans la rue ou sur internet.
Bras de fer politique interne
L'arrestation d'Ekrem İmamoğlu et la réponse musclée des autorités ont ouvert un véritable bras de fer politique en Turquie. Du côté de l'opposition, l'indignation est à son comble. Özgür Özel, le nouveau chef du CHP, dénonce une volonté du régime « de voler la prochaine présidentielle en éliminant d'avance notre candidat », assimilant l'offensive judiciaire à un coup d'Etat civil. Il a appelé les citoyens à défendre démocratiquement leur choix et à se mobiliser pacifiquement en masse.
Chaque soir, des figures de l'opposition rejoignent les cortèges pour galvaniser les manifestants. Samedi, malgré la tension, des milliers de personnes se sont encore rassemblées devant la mairie d'Istanbul pour une quatrième nuit consécutive, acclamant les élus d'opposition venus exprimer leur soutien et promettant de « ne pas avoir peur ».
L'autre grand maire d'opposition, Mansur Yavaş (maire d'Ankara), a jugé « absolument inacceptable » qu'un élu de la sorte soit arrêté, y voyant une attaque contre la volonté du peuple. Même au sein de partis habituellement rivaux du CHP, comme le parti nationaliste İYİ ou l'ancien premier ministre Ahmet Davutoğlu désormais opposant, les voix s'élèvent pour condamner une dérive autoritaire.
Certains suggèrent des mesures radicales, tel un boycott des prochaines élections, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un jeu démocratique faussé.
En face, le pouvoir en place affiche sa détermination à ne pas céder. Le président Erdoğan et ses alliés accusent le CHP d'attiser délibérément des troubles. « Ils font tout pour troubler la paix de la nation et polariser le peuple depuis quatre jours », a fustigé M. Erdoğan lors d'un discours à Istanbul, assimilant les manifestations à de la « terreur de rue ». Le chef de l'Etat de 71 ans, au pouvoir depuis 22 ans, prévient qu'il « ne permettra pas la construction de nouveaux murs de discorde » et qu'aucune provocation ne le détournera de sa mission. Le ministre de la Justice, Yılmaz Tunç, a de son côté assuré que l'enquête visant İmamoğlu « n'a rien de politique », qualifiant de « téméraire » toute insinuation liant cette affaire au président.
Le gouvernement insiste sur l'indépendance des tribunaux et rappelle que d'autres élus locaux ont été démis récemment pour des faits similaires, affirmant combattre la corruption et le soutien au terrorisme « quel que soit le rang des suspects ». Toutefois, cette fermeté gouvernementale peine à éteindre la grogne populaire alimentée par un contexte économique morose (inflation galopante, livre turque affaiblie) et une lassitude d'une partie de la population face à un pouvoir jugé de plus en plus autoritaire. Le pays semble s'engager dans une épreuve de force durable entre une opposition ragaillardie par la colère de la rue et un régime déterminé à garder le contrôle.
Vives réactions internationales
La crise politique turque autour d'Ekrem İmamoğlu suscite également de vives réactions à l'étranger. Plusieurs partenaires occidentaux de la Turquie ont exprimé leur inquiétude, voire leur réprobation, face à ce qu'ils perçoivent comme un recul de l'Etat de droit. Le Conseil de l'Europe – dont la Turquie est membre – a fermement condamné l'arrestation du maire d'Istanbul, y voyant « une atteinte à la volonté du peuple exprimée dans les urnes ». L'organisation a annoncé l'inscription de ce dossier à l'ordre du jour d'une réunion de son Congrès des pouvoirs locaux prévue le 24 mars, signe de la gravité avec laquelle il est pris au niveau européen.
Du côté des capitales, Berlin a fait savoir par la voix de son ministère des Affaires étrangères que le processus démocratique en Turquie était « mis à mal » par de tels événements et a indiqué vouloir en discuter avec les autorités turques. Paris s'est dite « profondément préoccupée » par cette situation, avertissant qu'un tel épisode pourrait avoir de « sérieuses conséquences sur la démocratie turque ». Au nom de l'Union européenne, plusieurs eurodéputés, dont Nacho Sánchez Amor (rapporteur du Parlement européen sur la Turquie), suivent de près l'évolution de la crise et ont qualifié les charges contre İmamoğlu et l'interdiction de manifester de « très préoccupantes ».
Les organisations de défense des droits de l'homme montent également au créneau. Human Rights Watch dénonce une « campagne de répression politique » et juge les accusations contre İmamoğlu « fallacieuses et motivées par des considérations politiques ». L'ONG exhorte Ankara à libérer le maire et les autres détenus liés à cette affaire, pointant une dérive autoritaire incompatible avec les engagements internationaux du pays. Aux Etats-Unis, la réaction demeure mesurée mais le Département d'Etat a rappelé qu'il s'attendait à ce que la Turquie « agisse dans le respect des droits de ses citoyens ».
Plusieurs responsables politiques étrangers ont directement affiché leur soutien à İmamoğlu : le maire d'Athènes, Kostas Bakoyannis, a adressé un message de solidarité à son homologue stambouliote en déclarant « Ekrem, mon ami, nous nous tenons à tes côtés ». De telles réactions soulignent l'écho international important de cette crise, qui pourrait tendre davantage les relations entre Ankara et ses partenaires occidentaux si l'affaire venait à s'envenimer.
Quelles suites pour İmamoğlu et la Turquie ?
Alors que la contestation populaire ne faiblit pas, tous les regards en Turquie sont tournés vers le sort judiciaire d'Ekrem İmamoğlu dans les heures à venir. Samedi en fin de journée, après quatre jours de garde à vue, le maire déchu a été présenté à un juge au tribunal d'Istanbul. Celui-ci doit décider de le libérer – éventuellement sous contrôle judiciaire – ou de le placer officiellement en détention provisoire en attendant son procès.
Cette décision cruciale, attendue dans la nuit de samedi à dimanche, pourrait encore attiser les tensions. Les partisans d'İmamoğlu redoutent son incarcération : ils craignent qu'il ne soit maintenu derrière les barreaux dans la durée, ce qui le priverait de ses fonctions de maire et mettrait un coup d'arrêt à ses ambitions présidentielles. En cas de mise en détention prolongée, le gouvernement pourrait nommer un administrateur à la tête de la municipalité d'Istanbul, comme il l'a déjà fait par le passé pour des mairies gagnées par l'opposition. Un tel scénario ne manquerait pas de durcir encore la confrontation avec une opposition qui dénonce un « vol de la souveraineté populaire ».
Sur le plan politique, l'arrestation d'İmamoğlu rebat les cartes de l'opposition à l'orée d'échéances majeures. Malgré l'épreuve, le CHP a symboliquement organisé ce dimanche un vote dans tout le pays – avec des urnes improvisées – pour désigner İmamoğlu candidat de l'opposition, afin de maintenir la flamme de l'alternance. L'opération a une portée avant tout symbolique, mais elle vise à démontrer que, même sans son champion libre, l'opposition entend rester mobilisée.
La prochaine élection présidentielle est officiellement prévue pour 2028, mais Recep Tayyip Erdoğan, ayant atteint la limite de deux mandats consécutifs, pourrait être tenté d'appeler à une élection anticipée ou de modifier la Constitution pour se représenter. Dans ce contexte, l'élimination politique d'un rival aussi sérieux qu'Ekrem İmamoğlu apparaît, aux yeux des analystes, comme un moyen pour le président de sécuriser son avenir politique. Toutefois, la réaction populaire massive des derniers jours montre que cette stratégie comporte des risques : la Turquie pourrait connaître une période prolongée d'instabilité politique si le pouvoir s'entête dans la voie répressive. Certains observateurs évoquent un tournant autoritaire historique pour le pays, tandis que d'autres n'excluent pas une intensification de la contestation si aucune issue démocratique n'est trouvée.
La situation en Turquie demeure donc extrêmement volatile. Les prochaines heures – avec le sort d'İmamoğlu entre les mains de la justice – seront décisives pour l'évolution de cette crise. Qu'il soit libéré ou maintenu en détention, les conséquences se feront sentir bien au-delà de sa personne, tant İmamoğlu est devenu le symbole d'une alternative politique pour une partie des Turcs. Entre une opposition revigorée par la rue et un régime déterminé à resserrer son emprise, le pays s'avance à présent en terrain inconnu.
Stabilité ou escalade ? Le dénouement de cet épisode pourrait tracer les lignes de la trajectoire politique turque pour les années à venir.
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