Le président a récemment adressé une critique directe à la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), estimant que les résultats obtenus jusqu'ici sont loin des attentes, notamment en matière de lutte contre les financements suspects et illégaux. Il a exigé une implication plus ferme de cette instance, censée détecter et neutraliser les flux financiers douteux. La CTAF , qui constitue le principal dispositif national de lutte contre la criminalité financière en tous genres (blanchiment d'argent, les crimes associés, le financement du terrorisme...) et dispose d'un accès direct à plusieurs bases de données des administrations et autorités publiques n'a pas réussi même à limiter la fuite de capitaux qui représente un problème systémique qui a perduré, aussi bien durant la transition démocratique qu'aujourd'hui. C'est un des principaux facteurs qui ont freiné le développement de notre cher pays. D'autant plus que l'ampleur prise par le phénomène de fuite de devises participe à la dépréciation du dinar. Ainsi, elle fragilise davantage la capacité de l'Etat à rembourser sa dette. Des montants faramineux quitté la Tunisie pendant que le pays traverse une crise de surendettement. Au fil du temps, le flux de capitaux ayant quitté illicitement le pays représente un montant exorbitant qui aurait pu donner un tout autre visage à la Tunisie, en termes de qualité des infrastructures et des services publics. C'est ce qu'a révélé le rapport « Capital Flight from North African Countries » du PERI, l'institut de recherche sur l'économie politique de l'Université du Massachussetts. Selon le PERI, la fausse facturation des transactions commerciales internationales constitue l'un des principaux mécanismes de fuite de capitaux : cela se produit via la sous-facturation des exportations (en minimisant la quantité et les prix), dans le but de dissimuler les revenus réels et de maintenir la différence dans des comptes à l'étranger. Autre procédé : la surfacturation des importations, qui permet aussi d'obtenir des devises supplémentaires auprès des autorités bancaires et de dissimuler la différence dans des comptes privés ou d'autres actifs. Le montant de ces fausses facturations est estimé en comparant les statistiques d'importations et d'exportations déclarées par la Tunisie à celles de ses partenaires commerciaux. Par exemple, les importations tunisiennes en provenance de France sont comparées aux exportations de la France vers la Tunisie pour la même catégorie de produits ou de services. Paris en ligne Le marché noir de devises est tout aussi présent dans la capitale que dans les grandes villes côtières. Il répond également à la demande la clientèle locale, spécialement celle qui tente de contourner les restrictions du circuit officiel pour se fournir en devises. Il a notamment jeté son dévolu sur le secteur des paris en ligne car le nombre de parieurs tunisiens a connu une croissance phénoménale ces dernières années. Ceux-ci se sont orientés vers les sites de paris étrangers, et leur offre a complètement surpassé celle proposée par la structure de paris locale, le « Promosport », avec des cotes et des combinaisons beaucoup plus intéressantes et un éventail de sports plus large. C'est particulièrement le cas de « Planet Win 365 », le site le plus populaire auprès des parieurs tunisiens.
Amine BEN GAMRA Expert Comptable Commissaire Aux Comptes Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie
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