La Banque mondiale a publié mercredi 23 avril un nouveau rapport sur la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, intitulé Changer de vitesse : le secteur privé comme moteur de la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le rapport souligne le manque de dynamisme du secteur privé dans la région MENA. La croissance de la productivité du travail a diminué dans de nombreux pays, tandis que les niveaux d'investissement et d'innovation des entreprises restent faibles. Les marchés sont peu marqués par l'entrée ou la sortie de nouvelles entreprises. Un écart important subsiste également entre un petit secteur formel et un large secteur informel, avec des niveaux de productivité très disparates. Par ailleurs, la participation des femmes dans le secteur privé demeure limitée. Le rapport indique que la disponibilité de données au niveau des entreprises sur plusieurs années au Maroc et en Tunisie permet une décomposition détaillée de la productivité, qui met en évidence des dynamiques divergentes. "Au Maroc, les entreprises les plus productives ne se développent pas assez pour conquérir une part de marché plus importante. Cependant, l'accroissement de l'efficacité technique moyenne, qui signifie que les entreprises utilisent plus efficacement les facteurs de production, a contribué positivement à la croissance de la productivité du travail", lit-on dans le rapport. En Tunisie, c'est tout le contraire, ajoute le rapport, les entreprises plus productives occupent une part plus importante du marché, bien que la faible efficacité technique ait nui à la croissance de la productivité du travail. Ces observations soulignent la nécessité de disposer de données de qualité sur les entreprises pour mieux comprendre le secteur privé. En outre, deux caractéristiques des économies de la région MENA contribuent probablement à la faible croissance de la productivité, en l'occurrence la segmentation de longue date entre le secteur formel et le secteur informel et l'exclusion des femmes de la population active. Le secteur informel représente environ 10 % à 30 % de la production totale et 40 % à 80 % de l'emploi total. Environ 40 % des entreprises au Liban, 50 % en Jordanie et 83 % au Maroc sont informelles, ce qui justifie la nécessité de comprendre les motivations des choix commerciaux opérés. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!