Les tensions entre l'Inde et le Pakistan ont de nouveau franchi un seuil critique ce vendredi, après une nuit marquée par des échanges de tirs, des attaques de drones et des accusations mutuelles le long de la ligne de contrôle au Cachemire. L'armée indienne accuse son voisin d'attaques multiples avec des drones et des munitions, tandis que le Pakistan nie toute responsabilité et affirme être prêt à répondre à toute agression. Selon un communiqué diffusé par l'armée indienne, des attaques coordonnées menées par des drones pakistanais ont visé plusieurs positions le long de la frontière occidentale dans la nuit de jeudi à vendredi. New Delhi affirme que ses systèmes de défense ont réussi à intercepter et neutraliser plusieurs de ces engins, sans toutefois préciser l'étendue des dégâts. Réunion d'urgence à New Delhi, opération en mer annoncée En réponse à ces incidents, le ministère de la Défense indien a convoqué une réunion de crise ce vendredi, selon des sources relayées par les médias nationaux. Parallèlement, la marine indienne aurait lancé une "opération de représailles", qualifiée de réponse à une « escalade significative » de la part du Pakistan. Shazia Ilmi, porte-parole du parti Bharatiya Janata, au pouvoir en Inde, a déclaré que le Pakistan a toujours été à l'origine des provocations dans la région, tout en assurant que l'Inde ne visait pas de civils mais des groupes armés identifiés comme terroristes. Islamabad nie et parle de « prétexte à l'escalade » Le gouvernement pakistanais a catégoriquement nié les accusations indiennes. Le ministre de l'Information Attaullah Tarar a rejeté ce qu'il a qualifié d'« allégations infondées », assurant que les forces pakistanaises n'ont mené aucune attaque offensive ni au Cachemire indien, ni au-delà des frontières. Il a affirmé que l'armée de l'air pakistanaise était pleinement opérationnelle et en alerte maximale, tout en ajoutant que le Pakistan avait abattu cinq avions de chasse indiens et 29 drones de surveillance de type "Herop", d'origine israélienne. Tarar a également démenti toute attaque contre des lieux de culte sikhs, soulignant que le Pakistan entretient de bonnes relations avec la communauté sikh. Il a en outre appelé l'Inde à faire preuve de retenue et à reculer pour éviter une escalade régionale, tout en avertissant que la riposte pakistanaise à toute agression ne se ferait pas attendre. Des combats récurrents au Cachemire et près de 40 morts La situation sécuritaire reste tendue dans la région du Cachemire, divisée entre les deux puissances nucléaires. Des sources locales à Azad Cachemire rapportent des affrontements nocturnes intenses et des tirs d'artillerie sur plusieurs secteurs de la ligne de contrôle. Depuis le raid de l'armée indienne mercredi sur des sites pakistanais qualifiés de "camps terroristes", les deux pays s'affrontent régulièrement, entraînant près de 40 morts à ce jour, selon des bilans officieux. JD Vance : le conflit indo-pakistanais n'est pas l'affaire des Etats-Unis Dans ce contexte explosif, le vice-président américain JD Vance a déclaré jeudi que le conflit indo-pakistanais "n'est fondamentalement pas l'affaire des Etats-Unis", tout en encourageant une désescalade entre les deux voisins. « Ce que nous pouvons faire, c'est les inciter au calme, mais nous n'allons pas nous impliquer dans une guerre qui ne nous concerne pas directement », a-t-il indiqué à Fox News. Ainsi, alors que le spectre d'une confrontation militaire directe plane à nouveau sur l'Asie du Sud, les appels au calme peinent à être entendus. L'absence de médiation directe et la rhétorique musclée des deux côtés laissent craindre une détérioration rapide de la situation, dans une région déjà marquée par plusieurs conflits passés. Le prochain round de cette crise pourrait bien se jouer dans les heures à venir, à Genève, ou sur le terrain, à la frontière. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!