LE BARDO (TAP) - "Conformément aux décrets-lois n°27 et 35 de l'année 2011, l'Instance supérieure indépendante pour les élections bénéficie de la légitimité, de l'indépendance et de la neutralité qui lui permettent d'exercer toutes ses prérogatives relatives à la fixation du calendrier des élections, notamment la date du scrutin" a souligné M. Kamel Jendoubi, président de l'Instance. Au cours d'une réunion des membres de l'Instance avec le conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, il a indiqué qu'il a présenté le calendrier au président de la République par intérim et au Premier ministre du Gouvernement de transition, de même qu'il a informé la plupart des partis de la décision de reporter la date des élections, et ce afin de consacrer le principe de la concertation et de préserver la concorde nationale. Il a, dans ce sens, expliqué que la décision de l'instance de reporter la date de l'élection de l'assemblée nationale constituante du 24 juillet au 16 octobre 2011, est fondée sur des considérations objectives et légales ayant trait essentiellement au fait que les conditions et les besoins financiers, techniques, humains et logistiques ne sont pas réunies, afin de permettre l'organisation d'élections transparentes, crédibles et pluralistes, conformément aux standards internationaux. M. Jendoubi a ajouté que l'Instance supérieure indépendante pour les élections a fixé un calendrier qui définit la durée nécessaire des différentes étapes de l'opération électorale. Il a, à cet effet, mis l'accent sur le souci de travailler dans le cadre de la concertation et du dialogue avec la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et avec les autres parties politiques agissantes et, en premier lieu, les partis politiques, les organisation et le Gouvernement de transition. Au cours des interventions la plupart des membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution se sont déclarés convaincus de la nécessité de reporter la date de l'élection de l'assemblée nationale constituante, en vue de son déroulement selon les conditions et les normes mondiales, et dans le cadre de la transparence et de la démocratie. Ils ont appelé toutes les parties attachées à la date initiale des élections à faire prévaloir la raison et la réflexion en étudiant les raisons objectives présentées par l'instance supérieure indépendante pour les élections et qui démontrent le volume des défis et des pressions auquel elle fait face. Les intervenants ont estimé que la réussite de la transition démocratique exige de faire prévaloir l'intérêt du pays, faire preuve d'esprit de responsabilité et d'abnégation, accepter le principe du dialogue et privilégier la concorde nationale afin que les tensions et le manque de confiance ne soient pas les signes de la prochaine étape. Ils ont appelé à la cohésion autour de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, afin qu'elle réussisse à assumer sa noble mission, pour garantir une transition saine, et ne pas faire douter de sa sincérité et de sa crédibilité. Pour la minorité qui s'attache à la date du 24 juillet pour les élections de la Constituante, le report de ces élections ne sert aucunement la stabilité du pays et la situation socio-économique que connaît le pays ne tolère plus ce report, précisant que le gouvernement actuel est dénué de toute légitimité. De surcroît, la signature du décret-loi fixant la date des élections aurait due ne pas précéder la décision de l'instance, ont-ils ajouté. Ils ont, également, dénoncé l'instance supérieure indépendante pour les élections pour avoir décidé unilatéralement du report des élections sans pour autant concerter avec la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution. La légitimité de l'instance, ont-ils précisé, n'empêche pas son jugement et son indépendance ne le dispense pas de recourir à la concertation. En réponse aux interventions de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, M. Kamel Jendoubi, a indiqué que la contrainte du temps a empêché l'instance d'informer l'ensemble des partis politiques du report et de concerter avec eux de cette question. Il a, également, démenti l'intention de l'instance d'exclure les partis politiques ou de marginaliser toute partie politique. M. Jendoubi a indiqué que l'instance supérieure indépendante pour les élections était obligée d'évoquer la question du report au plus vite possible avant d'entamer l'opération d'enregistrement des électeurs, faisant remarquer que l'établissement d'un consensus national est la condition sine qua non pour assurer la réussite de ce rendez-vous historique. De leurs côtés, des membres de l'instance supérieure indépendante pour les élections ont souligné la nécessité de disposer d'un arsenal structurel, technique, financier, humain et administratif pour garantir les meilleures conditions du déroulement des différentes étapes de l'opération électorale. Par ailleurs, ils ont réaffirmé l'engagement de l'instance supérieure indépendante pour les élections à faire preuve d'impartialité et de neutralité vis-à-vis de l'ensemble des intervenants politiques et des candidats potentiels ainsi qu'à veiller à garantir leurs droits et à être à l'écoute de leurs avis et propositions concernant l'opération électorale. Par ailleurs, Ils se sont dits confiants que les citoyens tunisiens sont assez conscients et matures pour comprendre les motifs ayant poussé l'instance à prendre la décision du report.