GAMMARTH 2011 (TAP) - "L'audit de la dette odieuse contractée sous l'ancien régime et la restitution des fonds illicites transférés dans des banques à l'étranger, sont de meilleures solutions pour la baisse de la dette tunisienne et le financement du plan de développement décidé par le Gouvernement provisoire que d'avoir recours aux emprunts extérieurs", a fait remarquer, jeudi, le membre du comité consultatif du conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, Jean Ziegler. Le responsable onusien, s'exprimait, jeudi, à Gammarth lors de la séance d'ouverture de la 14ème université d'été sur le thème "Quelle politique sociale pour un pays en transition démocratique? Cas de la Tunisie». Il a ajouté que la Tunisie pourrait récupérer ses avoirs si la pression est assez forte sur les banques suisses et autres. Par ailleurs, M.Ziegler a exprimé sa préoccupation de voir les pays maghrébins "se dépêcher "pour la signature d'accords de libre échange avec l'Union Européenne. Des accords qui, a-t-il dit «favorisent le néocolonialisme malgré leurs avantages". M. Ziegler a, en revanche, souligné l'importance qu'il y a d'œuvrer au renforcement de l'intégration économique maghrébine. Pour sa part, M. Hatem Bacha, président de l'Association des responsables de formation et de gestion humaine dans les entreprises (ARFORGHE), a noté que la transition démocratique est tributaire du renforcement du climat de sécurité et de stabilité dans le pays. «Les mouvements de protestation risquent de se prolonger en l'absence d'un rôle modérateur de l'Etat et de l'établissement d'un consensus social» a-t-il prévenu. De son côté, M. Mahmoud Ben Romdhane, universitaire économiste, a proposé l'organisation d'un débat démocratique sur les grandes questions nationales, dont notamment, le budget de l'Etat. Il a indiqué que le développement de la situation sociale dépend de la conjoncture économique dans le pays. Une conjoncture déjà difficile et qui s'est encore aggravée avec la guerre en Libye, selon l'universitaire. «Aujourd'hui, c'est le peuple tunisien qui est l'auteur de son histoire et c'est lui qui va devoir voter pour son propre projet de société, le 23 octobre prochain», a-t-il, par ailleurs, estimé. D'éminents experts, économistes et sociologues participent à cette rencontre de deux jours, organisée par et la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung.