GAMMARTH (TAP) - «Contribution des tunisiens résidents à l'étranger au développement économique et social de la Tunisie post-révolution», tel est le thème des 6èmes journées Euro-Maghrébines de l'AMDRH (Association maghrébine de développement des ressources humaines) qui se tiennent les 22 et 23 juin, à Gammarth (banlieue nord de Tunis). Cette rencontre est organisée en collaboration avec l'Office des tunisiens à l'étranger (OTE), l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP), l'Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (l'ANETI), l'Organisation internationale pour les migrations (l'OIM) et la fondation allemande Friedrich Ebert. A l'ouverture du travaux, M. Abdessalem Nagazi, président de l'AMDRH, a salué la transition démocratique en Tunisie, rendant hommage à la révolution de la jeunesse pour la liberté et la démocratie. Il a insisté sur les solutions à proposer pour faire de la migration un vecteur de développement du pays, indiquant que la mobilité internationale du travail doit être une stratégie de coopération gagnant-gagnant. «C'est une question à poser avec beaucoup de franchise, pour faire de la migration un vecteur de développement et un instrument de convergence économique dans les pays du pourtour méditerranéen», a-t-il dit. Pour sa part, M.Ralf Melzer, représentant résident de la fondation Friedrich Ebert-Tunisie, a souligné l'importance de mettre en place des réseaux en Tunisie et en Europe pour mobiliser les compétences à même de contribuer à la promotion de l'économie nationale. Il a loué l'étude réalisée par l'OIM dans l'optique de mettre en place une stratégie cohérente favorisant la contribution de la communauté tunisienne à l'étranger au développement du pays. Cette action, a-t-il ajouté, "nous incite à coordonner nos forces et à impulser l'échange d'expériences à travers la Méditerranée". La communauté tunisienne à l'étranger a toujours participé au développement de la Tunisie, a affirmé de son côté, M. Fraj Souissi, directeur général de l'OTE. Il a, dans ce contexte, exposé les différents freins à cette participation, dont des problèmes d'organisation et des difficultés d'accès au financement des projets. L'orateur a évoqué les efforts déployés, notamment, par la société civile pour faire face à ces défis, précisant qu'une centaine d'associations ont été créées pour renforcer les liens de la communauté tunisienne à l'étranger avec le pays natal. De son côté, M. Ali Hamdi, directeur général de l'ANETI, a mis en exergue la nécessité de travailler sur la qualité des services, particulièrement, ceux engagés dans le développement du pays, le transfert des compétences et la veille technologique et économique. Les travaux se sont poursuivis au niveau des panels. S'agissant de la « La mobilité professionnelle euro- maghrébine :réalités et enjeux », thème du premier panel, les intervenants ont, notamment, mis l'accent sur l'importance de créer un rapport gagnant-gagnant entre pays d'accueil et pays d'origine, tout en prenant en compte la valorisation des cadres émigrés. Ils ont mis en relief les freins politiques empêchent un échange fructueux entre pays d'origine et pays d'accueil. Un point de vue partagé par M. Ali Ben Saad, maître de conférence, de l'université de Provence (France), qui a, notamment, insisté sur le rôle de la démocratie dans l'attraction des compétences et leur incitation au retour au pays d'origine. « La mobilité professionnelle EuroMaghrébine pour un développement solidaire » est le thème du deuxième panel. Les sujets traités ont porté, notamment, sur l'importance d'un développement solidaire entre pays du Nord et pays du Sud, basé sur un échange équitable et juste. Mme Noelle Pare, directrice de l'agence de développement OSMOTEAM consulting (Belgique), a valorisé le concept de la binationalité, affirmant qu'il a plus d'apport que celui du biculturalisme. Les travaux de la rencontre se poursuivent, mercredi après-midi, au niveau du 3e panel axé sur « la migration euro-méditerranéenne, vecteur de partenariat scientifique et technologique ». Le 4e panel, prévu jeudi matin, sera consacré à la clôture du projet « TIDO » ou « étude sur la contribution des tunisiens résidents à l'étranger au développement économique et social de la Tunisie » (janvier 2010-juin 2011), étude réalisée par l'OIM en partenariat avec le ministère des Affaires sociales. Une table ronde aura lieu, jeudi après-midi, sur le thème : « TRE (tunisiens résidents à l'étranger) : Investissement productif et création d'emplois dans les régions intérieures » avec la participation des structures en charge des tunisiens résidents à l'étranger (OTE, ANETI, ATFP), de l'emploi et du développement régional, les institutions financières, les organisations professionnelles, des représentants des tunisiens à l'étranger et des chefs d'entreprise.