STRASBOURG (Conseil de l'Europe) (TAP) - L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a annoncé jeudi à Strasbourg l'ouverture d'une enquête pour établir les responsabilités dans la disparition d'un millier de migrants depuis janvier en Méditerranée. Donnant droit à une demande de 34 de ses parlementaires, l'Assemblée a chargé la Néerlandaise Tineke Strik d'établir un rapport sur les responsabilités "dans la mort des plus de 1.000 migrants portés disparus en Méditerranée depuis janvier 2011 en tentant de gagner le territoire européen à partir de l'Afrique du nord". Le rapport, intitulé "Les vies perdues en Méditerranée: qui est responsable?", sera débattu à la prochaine session de l'APCE, en octobre à Strasbourg. "Certains affirment que des migrants et des réfugiés auraient péri après que leurs appels de détresse eurent été ignorés" et "une accusation d'une telle gravité exige que des investigations soient menées sans délai", selon Mme Strik. "J'ai l'intention de voir comment ces bateaux sont, ou ne sont pas, interceptés par les différentes unités nationales de garde-côtes, par l'agence Frontex qui gère le contrôle des frontières extérieures de l'UE, voire par des navires militaires", a-t-elle ajouté. Elle a également souhaité pouvoir s'entretenir avec des témoins directs de ces incidents et rencontrer des représentants d'autorités nationales, du HCR, de l'agence Frontex et de l'Otan notamment. Le 8 mai, le quotidien britannique Guardian avait rapporté que des dizaines de migrants fuyant la Libye avaient péri après que leurs appels de détresse eurent été ignorés par des forces manoeuvrant en Méditerranée. Le président de l'APCE, Mevlut Cavusoglu, avait alors demandé que ces allégations fassent l'objet d'une "enquête immédiate et approfondie"