TUNIS (TAP) - La présidente de l'Association des familles des martyrs et des blessés de la révolution "Awfia" Lamia Farhani, a affirmé lundi l'attachement de ces familles à demander des comptes et traduire en justice toute personne impliquée dans des homicides, dans le cadre de procès équitables. "Si les dossiers des martyrs et des blessés de la révolution ne feront pas l'objet de procès équitables et que les personnes impliquées ne seront pas jugées, on sera contraint de recourir à la justice internationale », a-t-elle souligné dans une interview accordée à l'agence TAP. Et d'ajouter :" L'Association n'est pas encore parvenue à recenser tous les dossiers portés devant la justice pour plusieurs raisons dont la création récente de l'Association". Mme Farhani a évoqué également les nombreux dossiers portés devant la justice militaire à Sfax, Le Kef et Tunis ou encore devant les tribunaux de droit commun, outre le fait que plusieurs personnes endommagées ont déposé des plaintes auprès de la Commission nationale d'investigation sur les abus enregistrés durant la révolution du 14 janvier. Evoquant le premier procès militaire d'un agent de la sécurité accusé dans le meurtre du martyr Slim Hadhri, survenu à Kerkennah, au cours des évènements du 14 janvier 2011, Mme Farhani s'est interrogée "sur l'empressement qui a eu lieu dans l'examen de cette affaire au moment où des sources de la justice militaire déclarent qu'un projet de texte législatif visant à réformer la justice judiciaire sera adopté afin d'offrir des garanties supplémentaires lors des procès en cours pour les parties au procès". A noter que le tribunal militaire permanent de Sfax a décidé, lundi, le report, au 15 août 2011, du procès d'un agent de la sécurité impliqué dans le meurtre de Slim Hadhri.