HAMMAMET (TAP) - La décentralisation et la démocratie locale en Tunisie, tel est le thème de la conférence internationale dont les travaux ont démarré, jeudi, à Hammamet Sud, avec la participation de plusieurs experts et universitaires de Tunisie et de pays européens et maghrébins et de représentants des associations de droits de l'homme et de développement, de présidents de délégations spéciales des municipalités et de secrétaires généraux des gouvernorats. La conférence, qui tient ses assises trois jours durant, s'est fixé pour objectif d'explorer l'avenir de l'action locale et régionale à l'heure des nouveaux défis lancés par la révolution du 14 janvier, notamment, en cette période de transition démocratique et du souci d'identifier les voies appropriées permettant d'élargir la représentativité au niveau local, le renforcement de la décentralisation et la consécration de la démocratie locale. S'exprimant à l'ouverture des travaux, M. Habib Essid, ministre de l'Intérieur a souligné l'impératif d'introduire des réformes fondamentales au niveau de l'organisation administrative générale à travers la promotion du choix de la décentralisation, en procédant à la restructuration des anciennes institutions, conseils régionaux, municipaux ou conseils locaux et ruraux. Il a relevé la nécessité de promouvoir la participation de tous les citoyens à l'édification de la Tunisie sans exclusive ni marginalisation. Le ministre a considéré le déséquilibre des finances locales et la faiblesse des capacités des collectivités locales comme étant des obstacles majeurs qui empêchent la concrétisation de la décentralisation effective, faisant observer que l'identification des solutions idoines est de nature à garantir la réussite du choix décentralisateur qui accorde une liberté d'action aux collectivités locales dans la gestion de affaires locales. De son côté, le directeur général du centre de formation et d'appui à la décentralisation, Mokhtar Hammami a indiqué que la consécration de la décentralisation commande d'élargir les attributions des collectivités locales, de revoir la composition des conseils régionaux et le découpage territorial et de renoncer à la planification sectorielle vers la planification horizontale qui repose sur la création de régions économiques ayant des prérogatives de proposition de projets émanant de leurs bases locales. Un document intitulé "Déclaration de Hammamet" sera adopté au terme de la conférence et comportera les fondements et les exigences de l'instauration de nouveaux rapports entre la région et le centre, document que la prochaine Constituante peut s'en inspirer lors de l'écriture de la nouvelle Constitution. Il sera également procédé à la création d'un réseau méditerranéen pour la décentralisation et la démocratie locale qui servira de cadre de dynamisation de la coopération entre les experts et d'échanger des vues et des expériences entre les spécialistes en absence de modèle-type de la décentralisation. Le programme de la conférence à laquelle participent des représentants de la Banque mondiale, de l'Agence française de Développement, de la Fédération allemande des villes et des communes et de Cités Unies France, comporte une série de communications qui traiteront des enjeux, du contenu et des pratiques de la gouvernance régionale et locale ainsi que de la relation entre la décentralisation et le développement régional et local et les différents processus de partenariat décentralisé.