TUNIS (TAP)-"L'investissement en Tunisie requiert des mécanismes de cofinancement et non pas de l'emprunt traditionnel", a déclaré M. Mahfoudh Barouni, président du conseil d'administration de la Banque Ezzaitouna. Le responsable, qui intervenait lors d'une conférence de presse, tenue en prélude à la première rencontre maghrébine sur la finance islamique (15 et 16 juillet 2011), a affirmé à la TAP, que le marché tunisien gagnerait à diffuser une culture de financement islamique. "Les fonds et les banques islamiques sont capables de fournir un financement basé sur la participation pour impulser l'investissement", a ajouté M. Barouni, qui préside, depuis mars 2010, le conseil d'administration de la Banque Ezzaitouna, unique banque au pays à investir dans le financement islamique depuis sa création en octobre 2009. M. Mahfoudh Barouni est chargé judiciairement de gérer les affaires de la banque, qui était, avant la révolution, propriété de Sakhr El Matri, l'un des gendres du président déchu. Adnane Ahmed Youssef, président exécutif du groupe de banques "Al Baraka", l'un des organisateurs de la rencontre maghrébine de la mi-juillet, estime, pour sa part, que les principaux défis auxquels fait face la Tunisie et tous les pays du Maghreb Arabe dans le domaine du financement islamique, résident dans l'absence d'un cadre juridique susceptible de développer des produits financiers axés sur l'éthique islamique. "Il manque à ces pays également, a-t-il dit, l'engagement pour adapter des mécanismes de contrôle et d'audit conformes à la Charia". Le représentant du groupe "Al Baraka", estime que la promotion du financement et des banques islamiques dans les pays du Maghreb arabe permettra de développer le financement destiné aux petites et moyennes entreprises (PME). La première rencontre maghrébine sur le thème "La finance islamique : Larges opportunités pour la région du Maghreb Arabe", se tiendra, les 15 et 16 juillet, à Gammart (Banlieue Nord de Tunis), à l'initiative du Conseil Général des Banques et des Etablissements Financiers Islamiques, en collaboration avec le Groupe "Al Barka", la Banque Islamique de Développement, et l'Institut Islamique des Recherches et de Formation (IIRF). Quarante banques publiques, privées et étrangères, spécialisées, pour la plupart, dans les crédits commerciaux, opèrent en Tunisie. Huit d'entre elles, sont des banques off-shore outre 10 bureaux de représentation de banques internationales dont la banque «Al Baraka», relevant du groupe "Al Baraka", actif dans tous les pays arabes.