TUNIS (TAP) - Garantir une meilleure prise de conscience des aspects techniques de la désinformation et de l'impact du pouvoir économique sur les médias constitue le meilleur rempart contre toute forme de dérapage, notamment en période post-révolutionnaire. «L'information est de plus en plus liée à l'argent et à la puissance des pouvoirs financiers, politiques et militaires». Ce constat a été fait par les participants au workshop organisé, samedi à Tunis, par la Jeune Chambre Internationale de Hammam-chatt (JCI) sur le thème « Désinformation médiatique et révolutions ». Pour M. Moncef Ben M'rad, président de l'Association des directeurs de journaux, l'entreprise médiatique est passée du statut de fournisseur d'informations à celui de producteur de la volonté d'un groupe financier. Dans un tel contexte, la désinformation devient de plus en plus une menace permanente tant pour les professionnels que pour la société civile. Le poids de l'empire de presse de Rupert Murdoch (qui pèse 50 mille milliards de dollars, soit 3 fois le budget de l'Etat tunisien) et dispose de 175 journaux dans le monde entier, n'est plus à démontrer, a-t-il rappelé. Ce constat, précisent encore les participants au workshop, reste valable pour le cas de la Tunisie post-révolutionnaire, période au cours de laquelle les médias doivent faire face à un flux sans précédant de capitaux ''parfois douteux'' investis dans des entreprises médiatiques. Au cours de son intervention, le journaliste Sofiane ben Farhat, a souligné que la désinformation est un phénomène étroitement lié aux pouvoirs (politique, économique militaire) et fondé principalement sur le mensonge organisé. Techniquement, elle est basée sur la diabolisation de l'ennemi, la construction d'intérêt imaginaire pour camoufler les vrais intérêts, outre l'entretien de l'amnésie ou mémoire courte des citoyens.