TUNIS (TAP) - Le sort des détenus tunisiens à Guantanamo a été au centre d'une conférence de presse, donnée par les représentants de l'organisation internationale "Reprieve", en marge de leur visite en Tunisie, en vue d'examiner avec le gouvernement transitoire et les composantes de la société civile les moyens de résoudre ce problème. Participent à la conférence Mme Katherine Taylor, coordinatrice générale de l'organisation "Reprieve" ainsi que plusieurs militants de la société civile dont notamment Mmes Radhia Nasraoui, présidente de l'organisation tunisienne de lutte contre la torture, Sihem Ben Sedrine, présidente du Conseil national des libertés en Tunisie, en plus du représentant de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Les conférenciers ont, à cette occasion, exhorté le gouvernement de transition à intensifier les négociations avec le gouvernement américain pour parvenir à la libération des 5 détenus tunisiens qui demeurent encore incarcérés dans le camp de Guantanamo et faciliter le retour au pays de 5 autres Tunisiens qui se trouvent actuellement en Europe, après que la loi sur la lutte contre le terrorisme les a empêché, sous l'ancien régime, de regagner leur mère-patrie. Ils ont, d'autre part, condamné les violations dont avaient été victimes les détenus tunisiens à Guantanamo, en recourant à des méthodes barbares et inhumaines, comme l'a précisé Mme Sihem Ben Sedrine. La conférence a été, par ailleurs, marquée par l'intervention de M. Imed Hkimi, frère de Adel Hkimi, détenu depuis 10 ans dans le camp de Guantanamo, dans laquelle il a mis l'accent sur la situation sociale et psychologique difficile qu'endure sa famille en raison de la détention abusive de son frère, alors qu'il exerçait son travail au Pakistan, au début de ce deuxième millénaire. Il convient de rappeler qu'une délégation de l'Organisation "Reprieve" se trouve pour la deuxième fois en Tunisie depuis le déclenchement de la révolution du 14 janvier pour examiner avec la société civile tunisienne les moyens permettant de faire pression sur le gouvernement américain afin de libérer les Tunisiens détenus à Guantanamo.