RUDARE/PRISTINA (TAP) - Le Kosovo et la Serbie ont annoncé vendredi la conclusion d'un accord temporaire pour apaiser les tensions dans le nord du Kosovo, qui autorise l'Otan à continuer de garder deux postes-frontières à l'origine de récentes violences dans la région. Mais les Serbes de souche qui vivent dans l'enclave ont refusé de mettre fin au blocus des principales routes, pourtant un point essentiel de l'accord. "Nous resterons sur nos barricades parce qu'en tant que maires du nord du Kosovo, nous sommes obligés de respecter l'opinion de la population locale", a déclaré Dragisa Milovic, le maire de Zvecan, une des plus grandes localités de la région. Les quelque 60.000 Serbes de souche qui vivent dans le nord du Kosovo refusent de reconnaître l'indépendance proclamée par Pristina en février 2008 et considèrent toujours Belgrade comme leur capitale. Des violences ont éclaté en début de semaine dernière quand le gouvernement kosovar a envoyé des policiers prendre le contrôle de postes frontaliers jusqu'ici gardés par des Serbes, afin de faire appliquer une interdiction dans l'enclave des biens importés de Serbie. Un policier kosovar a trouvé la mort. L'accord de vendredi prévoit que la KFOR, la force de l'Otan au Kosovo, continuera à garder les postes-frontières et laissera passer les civils de part et d'autre de la frontière. Aucun bien en provenance de Serbie ne sera admis mais Pristina n'enverra ni douanier ni policier dans les postes frontaliers. L'accord court jusqu'à la mi-septembre, date à laquelle Belgrade et Pristina reprendront des discussions à Bruxelles pour régler leurs différends commerciaux. Seuls des camions transportant des biens humanitaires seront autorisés à franchir la frontière. Le Premier ministre kosovar Hashim Thaci a salué un accord historique pour son pays. "Le Kosovo est enfin en mesure de prendre le contrôle de ses frontières, avec la garantie de l'ensemble de la communauté internationale", s'est-il félicité.