LONDRES (TAP) - L'ex-patron de Scotland Yard Paul Stephenson, contraint de démissionner en juillet dans le scandale des écoutes, a été blanchi, mais un de ses adjoints, John Yates, va faire l'objet d'une enquête séparée, a annoncé mercredi la Commission de contrôle de la police britannique. L'Independent Police Complaints Commission (IPCC) avait été saisie en juillet sur les relations de plusieurs hauts responsables de Scotland Yard avec le groupe de presse Murdoch et leur rôle dans l'enquête sur les écoutes téléphoniques au News of the World, le journal dominical à scandales de l'empire Murdoch. Mercredi, l'IPCC a estimé qu'il n'y avait pas de preuve de conduite répréhensible de la part de Paul Stephenson, bien qu'il soit par principe responsable de ses subordonnés, dont John Yates, qui a pris en 2009 la "mauvaise décision" de ne pas rouvrir l'enquête sur les écoutes, en dépit de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette pratique. Les têtes du numéro un du "Yard" Paul Stephenson, et du chef de l'anti-terrorisme, John Yates, sont tombées il y a un mois après la révélation de l'embauche en 2009 par Scotland Yard d'un ancien rédacteur en chef adjoint du News of the World, Neil Wallis, comme consultant en relations publiques. Paul Stephenson et John Yates ont nié vigoureusement avoir eu connaissance d'une quelconque implication de Neil Wallis dans le piratage de messageries. Neil Wallis est resté onze mois conseiller à Scotland Yard, à partir de 2009, au moment même où John Yates jugeait inutile de rouvrir l'enquête bâclée en 2006 avec seulement deux condamnations, celles d'un journaliste et d'un détective corrompu. Cette "mauvaise décision" n'est toutefois pas jugée comme une faute par la commission. En revanche, l'IPCC a décidé de mener une enquête spécifique sur les conditions dans lesquelles la fille de Neil Wallis, Amis, a été embauchée par Scotland Yard, à la suite d'un coup de pouce de John Yates. L'IPCC continue d'enquêter dans trois directions: l'embauche de Neil Wallis, celle de sa fille, et sur des allégations de corruption de fonctionnaires, des policiers étant soupçonnés d'avoir fourni à News of the World des informations en échange de sommes d'argent.