TUNIS (TAP) - Le Syndicat des magistrats tunisiens a exprimé son engagement en faveur des principes de la neutralité de la magistrature, sa crédibilité et son indépendance. Il a insisté sur sa position de principe de "demander des comptes à toute personne dont l'implication est prouvée dans n'importe quel dépassement, dans un cadre juridique garantissant les droits de toutes les parties". Ile a mis en garde contre les "listes parachutées qui sont en contradiction avec les garanties d'un jugement équitable". Au cours d'une conférence de presse, mercredi, les membres du bureau du syndicat ont fait part de leur refus de toutes formes de procès collectifs basés sur des listes quelle que soit la partie qui les a préparées". Ils ont, en outre, appelé à traiter les affaires de corruption au cas par cas, conformément à des procédures légales, tout en garantissant le droit à la défense et le secret de l'instruction. A ce propos, la présidente du Syndicat, Me Raoudha Laabidi, a expliqué que la préparation d'une liste est un précédent dangereux qui ouvre la voie aux surenchères. Elle a, en outre, relevé le traitement négatif par le ministère de la Justice du dossier de la justice et des préoccupations de magistrats, ainsi que son manquement à la prise de mesures permettant de protéger, matériellement et moralement, les magistrats et le prestige du pouvoir judiciaire. Concernant la corruption administrative, communément appelé système des "recommandations", les représentants du syndicat ont expliqué que le ministère de la Justice a affirmé qu'il n'a trouvé aucun dossier ou document, à ce propos. Ils ont appelé le ministère à faire une déclaration officielle sur cette affaire. Les membres du bureau du syndicat ont, d'autre part, fait part de leur mécontentement face aux dépassements survenus contre des magistrats et des lieux de leur travail. Ils ont appelé les autorités de tutelle à garantir suffisamment la sécurité des tribunaux et le contrôle de leurs entrées. Ils ont affirmé, par ailleurs, qu'ils sont disposés à participer à la promotion du système judiciaire, dans le cadre d'une conception globale intéressant toutes les parties concernées et garantissant les droits de tous. Pour sa part, l'Association des magistrats tunisiens a rendu public, mercredi, un communiqué dans lequel elle affirme n'avoir aucune relation ou responsabilité dans la diffusion sur les réseaux sociaux sur le net, de listes noires de magistrats. Elle souligne, à ce sujet, que la commission qu'elle a créée a pour mission de déterminer les aspects de corruption individuels de magistrats et oeuvre sous la supervision du bureau exécutif de l'association.