BENGHAZI (Par l'envoyée spéciale de TAP, Fatma Zorrig) - Le régime de Kadhafi est certes tombé, mais en restant introuvable, l'ancien leader/dictateur libyen laisse un goût d'inachevé et empêche le peuple de savourer sa victoire. La ville de Benghazi, fief de la rébellion libyenne, attend dans le calme l'issue décisive et connaît une intense activité au siège du Conseil National de Transition (CNT). Le drapeau de la révolution pavoise les toits de la ville et des bâtiments officiels, signe de la victoire des rebelles. Dans la rue, les Benghazis exaltés affichent le signe de la victoire aux passants. Les murs sont habillés de tags, de slogans et de graffitis hostiles à Kadhafi et à son régime, louant la liberté et la gloire du peuple libyen. Au cours de la journée de mercredi, le président du CNT Mustapha Abdeljalil a accordé plusieurs audiences à de nombreuses délégations officielles et à la presse. M. Abdeljalil avait souligné, mardi, que "la révolution n'est pas encore achevée", affirmant que le régime de Kadhafi ne sera définitivement évincé que s'il est capturé ou tué. La tête de Kadhafi est mise à prix pour 2 millions de dinars libyens, selon une proposition d'un club d'hommes d'affaires. "L'ancien dictateur libyen, frappé par un mandat d'arrêt international, pourrait se diriger vers un pays voisin" a estimé le président du CNT. Il a expliqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que la piste de la fuite en Tunisie est écartée. "Les routes à l'Est sont difficiles et la Tunisie est, désormais, une destination impossible pour Kadhafi dans la mesure où elle a ratifié le Statut de Rome relatif à la Cour Pénale Internationale". Par ailleurs, la situation échappe toujours au contrôle des rebelles dans les régions limitrophes du poste-frontière de Ras Jedir. Le CNT rassure les habitants de Syrte et de Ben-Walid que "les rebelles arrivent pour lever le blocus qui leur est imposé et ne constituent pas une menace à leur sécurité comme le prétendent les pro-Kadhafi". La radio libyenne diffuse depuis mercredi une émission débat sur la situation en Libye donnant la parole aux citoyens pour s'exprimer sur la future transition démocratique dans leur pays. Une constitution provisoire régit actuellement le pays, en attendant l'élaboration d'une Constitution qui sera soumise à référendum.