TUNIS (TAP) - Le Centre de Tunis pour la justice transitionnelle a organisé, vendredi, une conférence de presse, la première depuis l'obtention de son visa, le 21 août dernier. L'accent a été mis sur les programmes et objectifs du Centre qui s'attache à "enraciner les mécanismes de justice et d'équité, à dévoiler la vérité au sujet des violations commises dans le passé et à réunir les conditions propices à la réalisation de la réconciliation nationale". Dirigé par la militante Sihem Ben Sedrine, le Centre de Tunis pour la justice transitionnelle compte parmi ses membres des défenseurs des droits de l'Homme et des acteurs de la société civile. Il envisage d'œuvrer notamment aux côtés de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l'Association internationale des prisonniers politiques et de l'Ordre des experts comptables, à la concrétisation de trois objectifs : demander des comptes, procéder à des jugements et réaliser la réconciliation. Au cours de la rencontre, Mme Ben Sedrine a mis l'accent sur l'importance de la réforme des systèmes judiciaire et sécuritaire, en tant que condition préalable à un processus de transition démocratique stable. Il s'agit aussi de lutter contre la corruption financière, politique et médiatique prévalant sous l'ancien régime, a-t-elle dit. Le Centre qui est financé par des fonds publics et regroupe des personnalités au sein des partis, n'envisage pas "de marginaliser le rôle de la magistrature qui souffre de plusieurs lacunes", a-t-elle justifié. L'objectif est de mener un travail de sensibilisation, de demander des comptes et de juger les coupables, a-t-elle plaidé. Elle a, dans ce sens, salué le rôle primordial que jouent les médias dans la consécration de l'appel à une réconciliation nationale. Six commissions ont été créées au sein du Centre: la commission des victimes, la commission politique, la commission économique, la commission des droits de l'Homme, la commission de l'information et la commission de rédaction. Celles-ci s'emploieront au cours de la prochaine étape à simplifier la notion de justice transitionnelle. Plusieurs initiatives s'intéressant à la justice transitionnelle se sont jointes au Centre dont celles de Abdelfattah Mourou (Alliance centriste indépendante) et du Groupe des 25 avocats, apprend-on auprès des membres de cette structure.