TUNIS (TAP)-« Quand j'ai visité pour la première fois la ville de Kairouan, j'ai eu l'impression d'effectuer un voyage à travers le temps et de plonger au cœur de la civilisation Aghlabide, pendant la période d'or de l'Islam » à indiqué l'artiste pakistanaise Nafisa Athar lors du vernissage de son exposition « Kairouan Koufi » lundi soir au Centre National d'Art Vivant du Belvédère. « Au cours de mes pérégrinations à Kairouan j'ai été subjuguée par la richesse culturelle de cette ville phare de la civilisation islamique. Les précieux et rares manuscrits du Coran ainsi que les monuments historiques de cette ville ont été la source de mon inspiration dans ma démarche plastique » a-t-elle encore ajouté. Dans cette exposition qui se poursuivra jusqu'au 11 courant, l'artiste a présenté 19 tableaux dont dix calligraphies « Koufi » inspirées notamment du manuscrit bleu du saint Coran, qu'abrite jalousement le Musée d'Art Islamique de Raqqâda (Kairouan). Dans une démarche qui englobe spiritualité et exigence esthétique, Nafissa Athar réussit à reproduire à travers des aquarelles, la beauté, le raffinement et la rigueur de l'école Kairouanaise d'architecture. Dans une série de neuf tableaux « Géometrics », où l'artiste laisse libre court à son inspiration, c'est la splendeur et la perfection des éléments décoratifs de la grande Mosquée qui sont restituées avec une touche très personnelle de l'artiste. Des couleurs ocres, du bleu, du jaune, du vert sont autant de déclinaisons chromatiques qui ajoutent de la chaleur et du relief à ce travail inspiré. Exécutés à Tunis, avec des matériaux locaux, durant la période s'étalant entre le mois de février jusqu'au mois d'Août 2011, les tableaux de Nafisa Athar, épouse de l'ambassadeur du Pakistan en Tunisie, sont le reflet d'une inspiration profonde du passé glorieux, mais aussi une belle démonstration de la contemporanéité de cette même culture qui a triomphé et continue de le faire encore et toujours. Diplômée de l'Ecole nationale des arts de Lahore (Pakistan), et formée à la l'Institut de la mode de New York, Nafisa a travaillé comme designer textile durant plusieurs années avant de se lancer dans la calligraphie islamique avec comme souhait: « créer quelque chose de plus transcendant que les modèles qui vont et viennent avec la mode ». Au cours de ce vernissage, plusieurs artistes et hommes de culture étaient présents, outre un grand nombre de diplomates.