TUNIS (TAP) - Les projets de lois relatifs à la création d'un nouveau Code de la presse et d'une Haute Instance de Communication Audiovisuelle (HICA) ont été présentés au cours d'une conférence de presse organisée mardi par l'Instance Nationale Indépendante pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC). La définition d'un nouveau cadre juridique du paysage médiatique, étant donné son rôle dans le processus de transition démocratique, traduit la volonté de contribuer à l'organisation et à la structuration du secteur de l'information, a souligné le président de l'INRIC Kamel Laabidi. Les dispositions du projet de Code de la presse garantissent la liberté d'expression, renforcent le pluralisme et abrogent les sanctions privatives de liberté, a-t-il soutenu, précisant qu'elles limitent, également, les prérogatives des autorités administratives et particulièrement celles du ministère de l'Intérieur. Nombre de dispositions du projet de loi relatif à la HICA visent également à structurer cet important secteur qui nécessite, impérativement, l'existence de conditions techniques et matérielles pour obtenir l'autorisation de lancer des stations radio et des chaînes de télévision", a indiqué Ridha Jnayeh, président de la sous-commission de la presse et des médias de la Haute Instance. Il a, dans ce cadre, précisé que la rédaction des deux projets de lois a été effectuée en coordination avec des journalistes et des juristes, et la participation des structures représentant le secteur des médias. La présidente du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) Néjiba Hamrouni a, pour sa part, mis en exergue l'impérieuse nécessité d'une législation organisant le secteur de l'information compte tenu de la tendance des chefs d'entreprises de presse à exploiter le vide juridique existant. Elle a proposé que les deux projets de lois soient discutés demain mercredi devant la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution "afin de permettre au secteur de sortir de la zone de non-droit à travers la promulgation d'une législation spécifique". Les intervenants ont exprimé leur inquiétude quant à l'influence de la publicité politique sur le jeu démocratique et sur l'organisation d'élections crédibles. Ils ont rappelé que les deux projets de lois interdisent formellement la publicité politique.