TUNIS (TAP) -"Les prix des denrées alimentaires, de la crise à la stabilité", est le thème d'une journée d'étude co-organisée, jeudi, à Tunis, par le ministère de l'Agriculture et de l'environnement et le bureau de l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) en Tunisie. Le représentant de la FAO en Tunisie, M. Benoit Horemans qui transmet la déclaration prononcée par le directeur général de la FAO à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation (16 octobre), a évoqué au nombre des principales causes de la volatilité des prix des denrées alimentaires, la baisse des stocks de denrées, les sécheresses et les inondations qui frappent les principales régions productrices outre les difficultés d'investissement dans les activités agricoles. Le responsable onusien a appelé, à cet effet, à "une meilleure coordination des politiques en matière de commerce international des produits alimentaires", laquelle est en mesure, dit-t-il, de contribuer à la stabilisation des prix et à la bonne circulation des marchandises. Pour atténuer les impacts de cette instabilité des prix sur les pauvres et les catégories vulnérables, M. Horemans a proposé "la mise en place de dispositifs nationaux ou régionaux de protection sociale et la constitution de réserves alimentaires d'urgence". Ces démarches peuvent, selon lui, garantir l'approvisionnement, en produits alimentaires, des personnes les plus démunies pendant les crises. Il a aussi suggéré l'octroi d'allocations, en espèces ou sous forme de bons alimentaires, aux consommateurs pauvres, ajoutant que la distribution d'aides sous forme d'intrants (engrais, semences...) pourrait aider les agriculteurs à faire face aux difficultés conjoncturelles. La Banque Mondiale avait fait état d'une croissance de 33% de l'indice des prix des denrées alimentaires au cours du mois de juillet 2011 par rapport à 2010, a rappelé M. Mohamed Mokhtar Jellali, ministre de l'Agriculture et de l'environnement présent à cette journée. Pour le cas de la Tunisie, M. Jellali a annoncé que la priorité sera accordée, au cours de la prochaine étape, au renforcement de la sécurité alimentaire par la création de projets innovants visant l'amélioration de la productivité, l'intégration de la production agricole et la promotion de l'industrie agroalimentaire. En parallèle, des chantiers seront entrepris pour résoudre les problèmes d'ordre structurel dans le domaine de l'agriculture, a-t-il avancé, citant, entre autres, les contraintes et dossiers fonciers qui entravent la croissance du secteur, le financement des projets agricoles, l'assurance agricole et le renforcement du rôle des organisations professionnelles.