TUNIS, (TAP)- Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Abid Briki, a fait part, lors d'un point de presse tenu, mercredi matin, au siège de l'UGTT, du rejet par l'organisation syndicale de la décision interdisant à son secrétaire général, Abdessalem Jerad, de quitter le territoire tunisien, qualifiant les raisons derrière cette décision d'« insignifiantes ». Il a, également, souligné que la commission administrative nationale de l'Union poursuivra ses travaux jusqu'à l'annulation de cette décision. Il a précisé que cette décision qui fait suite aux accusations contre M.Jerad figurant dans le rapport de la Commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation (CNICM) « s'inscrit dans le cadre des tentatives visant à semer le trouble au sein de l'organisation syndicale dans une campagne de dénigrement ciblant ses leaders et ses militants ». M.Briki a expliqué que les interventions effectuées par M.Jerad auprès de l'ancien président faisaient parties des missions de l'union de défendre les droits de ses adhérents. Il s'étonne que la CNICM n'ait pas auditionné le secrétaire général avant la publication du rapport qui a négligé, selon le secrétaire général adjoint de l'UGTT, plusieurs dossiers graves. Il a mis en garde contre les retombées de cette décision sur la réputation de la Tunisie dans cette phase délicate de son histoire. Il a rappelé, dans ce contexte, les relations solides qui lient l'UGTT avec plusieurs organisations étrangères étant donné que le secrétaire général de l'UGTT est en même temps secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe, vice-président de la Confédération syndicale internationale et président du forum syndical démocratique arabe. M.Briki a mis l'accent sur la solidité des liens qui unissent tous les syndicalistes quelles que soient leurs orientations, soulignant leur unité dans la lutte contre les attaques qui ciblent leur organisation. Concernant les mouvements de protestation observés, dernièrement, dans plusieurs régions du pays, M.Briki a indiqué que certains médias ont contribué à l'amplification de ces mouvements, signalant que les secteurs de la fonction publique n'ont pas enregistré de mouvements, alors que Les entreprises publiques n'ont connu que 6 grèves contre 36 lors des négociations sociales de 2008, a-t-il ajouté. Il a rappelé qu'en vue de contribuer à la réussite des élections du 23 octobre dernier, l'UGTT a appelé ses adhérents à éviter toute forme de grève et à reporter les protestations après cette date. S'agissant de la récente grève dans le secteur du tourisme, M.Briki a souligné qu'elle a été observée suite à la négligence des revendications des travailleurs dans le secteur. En réponse aux questions des journalistes, le secrétaire général adjoint a indiqué que des négociations ont eu lieu avec les différents partis politiques sur la nature de la participation de l'organisation syndicale dans les questions d'intérêt national au cours de la prochaine période. A noter que pendant la tenue de la conférence de presse, un grand nombre de travailleurs se sont rassemblés, place Mohamed Ali, scandant des slogans pour dénoncer l'interdiction faite au secrétaire général de l'UGTT, Abdessalem Jerad, de quitter le territoire tunisien.