TUNIS, (TAP)-L'instabilité sociale au sein des entreprises étrangères (EE) implantées en Tunisie et l'inadéquation du profil des employés avec leurs besoins sont les principales préoccupations discutées jeudi, à Tunis, lors d'une journée de réflexion sur "la situation sociale et les perspectives des EE installées en Tunisie". M. Nourredine Zekri, directeur général de la FIPA (agence de promotion de l'investissement extérieur), a fait savoir, dans son intervention, que les investissements étrangers ont baissé de 25% en 2011 avec la fermeture de 120 petites et moyennes entreprises (PME) étrangères. Il a toutefois noté que près de 230 entreprises étrangères ont réalisé des opérations d'extension. Pour faire face à cette situation M. Zekri a appelé les structures d'appui aux entreprises (UTICA, FIPA et chambres mixtesà) à conjuguer les efforts pour aider les entreprises étrangères (EE) à surmonter les difficultés. M. Khalil Ghariani, président de la commission sociale de l'UTICA (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat), a imputé la fermeture de certaines EE à la situation sociale caractérisée par des grèves successives. En effet, il a indiqué qu'une étude comparative a fait ressortir que 326 grèves illégales (sans préavis) ont été enregistrées cette année contre 144 grèves en 2008. Selon M. Ghariani, « le syndicat n'a pas tempéré la situation sociale ni développé le dialogue social, meilleur garant de la stabilité sociale au sein de l'entreprise ». Seule une politique d'écoute des préoccupations des travailleurs peut éviter "cette dérive", a-t-il dit, annoncant qu'un plan social au sein de l'entreprise est en cours d'élaboration à l'initiave de l'UTICA, organisatrice de cette journée de réflexion. M. Raouf Ben Debba, directeur de la chambre tuniso- allemande, a précisé que les entreprises allemandes sont prêtes à investir et à réinvestir en Tunisie à condition que les autorités créent un climat plus favorable à leur installation. Au cours du débat sur ces différentes questions, des hommes d'affaires étrangers, prenant part à cette journée, ont affirmé qu'en dépit de la satisfaction des demandes sociales des employés, une régression du rendement a été constatée au sein de leurs entreprises. Leurs propositions ont été axées principalement sur la nécessité d'améliorer les systèmes éducatif et de la formation professionnelle afin de répondre aux besoins de l'entreprise, outre le renforcement du role de la centrale patronale appelée à se rapprocher davantage des entreprises afin de prendre connaissance de leurs demandes et préoccupations. Mme Bouchamaoui, présidente de l'UTICA, a déclaré, pour sa part qu'en dépit de l'élection de la nouvelle assemblée constituante et de la formation prochaine d'un nouveau gouvernement, "la situation économique demeurera précaire du moins pour quelque temps". Elle a assuré que l'UTICA et toutes ses structures professionnelles sont pretes à coopérer avec les chambres mixtes pour accompagner et appuyer les EE.